Les Pionnières – Un rêve à portée de main
Anna Jacobs
Editions de l’Archipel
Quatrième de couverture
Lancashire, 1863. Veuve depuis peu, Hannah Firth fait ses adieux à son fils cadet, qui part tenter sa chance en Australie. Elle se retrouve désormais seule en compagnie de son aîné et de son odieuse belle-fille, qui la traite comme une domestique.
Nathaniel King a vu sa vie ruinée après un différend avec le fils de son propriétaire, qui lui voue désormais une haine tenace.
Quand Hannah parvient enfin à échapper au joug de sa bru, avec quelques pièces en poche et le rêve d’une vie meilleure, elle croise Nathaniel. À croire que la chance sourit enfin aux deux infortunés !
Mais leurs ennemis ont de l’argent et de puissants alliés. Et un but : les empêcher de profiter de leur fragile bonheur…
Mon avis
Lancashire, 1863. Âgée de quarante-deux ans, Hannah Firth est veuve depuis peu. Son fils cadet, Malachi, vient d’embarquer pour l’Australie et son autre fils, Lemuel, est venu s’installer chez elle, avec son épouse et son enfant. Au bout de deux jours seulement, la cohabitation se révèle être un enfer : sa belle-fille, Patty, est infecte avec elle et la traite comme une esclave. Hélas, elle n’a pas d’argent pour partir. Elle rêve de trouver un emploi et de recommencer sa vie. Mais sa bru ne l’entend pas ainsi : elle échafaude un piège pour la décrédibiliser. Son plan est machiavélique et fonctionne parfaitement. Après des épreuves terribles, Hannah n’a qu’une issue : fuir et se cacher, car Patty est prête à tous les stratagèmes pour retrouver sa main-d’oeuvre gratuite. J’ai été très touchée par la souffrance d’Hannah, par sa générosité, son courage et sa gentillesse.
Pendant son périple, elle croise la route de Nathaniel, poursuivi par la méchanceté du fils de son propriétaire, à qui il voue une haine tenace. Veuf depuis peu, il lui reproche, avec raison, d’avoir meurtri les derniers instants de son épouse adorée. Pourtant, Walter n’éprouve aucun remords, il est déterminé à détruire entièrement la vie de Nathaniel et de son petit garçon. Hannah et lui unissent leurs forces pour affronter leurs ennemis.
A travers l’histoire de ses personnages féminins, Anna Jacobs décrit la condition féminine, à la fin du XIXe siècle. Veuve, Hannah n’est pas libre de ses choix et elle ne peut vivre seule. Une jeune fille de son village, Ginnie est victime, elle aussi, de l’autorité de son violent beau-père. Lady Ann, quant à elle, est confrontée, également, à l’emprise patriarcale. Toutes ces femmes se rebellent et tentent de maîtriser leur destin, mais la société et, surtout, la perversité de leur entourage, limitent leurs actions. Face à la cruauté, elles sont solidaires et leur vaillance est exemplaire. Elles bénéficient d’un soutien capital : celui de certains hommes, décidés à combattre les injustices. Je me suis attachée à ces derniers, j’ai aimé leur sensibilité et leur détermination. Cependant, l’imagination cruelle des tortionnaires est sans limites, elle est renforcée et légitimée par de puissants appuis.
Un rêve à portée de main est le troisième tome de la saga Les Pionnières. Cependant, comme les faits se déroulent, entièrement, en Angleterre et que les héroïnes des opus précédents, émigrées en Australie, n’apparaissent pas, il m’a semblé qu’il était un roman indépendant. Pour moi, c’est une nouvelle histoire, qui, comme tous les livres d’Anna Jacobs, mêle l’évasion au romanesque, les douleurs à l’espoir et montre que les avancées sociales, sont, dans un premier temps, amorcées de manière individuelle avant de devenir une lutte collective. J’ai adoré cette fresque romantique et intime.
Je remercie sincèrement Mylène des Éditions de l’Archipel pour ce service presse.
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