Penn Sardin, l’étonnante histoire de Joséphine Pencalet, Chérif Zananiri

Penn Sardin

L’étonnante histoire de Joséphine Pencalet

Chérif Zananiri

Éditions Ouest France

Quatrième de couverture

Le roman raconte avec sobriété l’histoire de Joséphine Pencalet, première conseillère municipale élue en France ; elle le fut à Douarnenez en 1925 à une époque où les femmes n’avaient même pas le droit de vote.
Elle était parvenue à profiter d’une imprécision dans le code des élections ; en effet, nulle part il était écrit qu’il fût interdit à une femme de se présenter aux élections locales, voire nationales.
Rien ne la prédestinait à cette fonction, mais la situation compliquée des sardineries de la ville, les révoltes des ouvrières chichement payées, les grèves pas toujours suivies de résultats, furent le ferment de son action. Elle fut, sans s’en rendre vraiment compte, l’incarnation des femmes et de leur volonté à être considérées.
Joséphine Pencalet, la Penn Sardin n’est pas un roman historique, mais un récit racontant la vie de cette femme dans la vie de la cité dans le Douarnenez des années 1920.

Mon avis

En 1908, Joséphine Pencalet quitte Douarnenez où vit sa famille et part à Paris. Elle a vingt-deux ans et elle rejoint Léon-Frédéric, le jeune homme avec qui elle veut vivre contre l’avis de ses parents. Ce n’est pas son premier acte d’émancipation : son désir de faire des études l’a déjà opposée à sa mère. Hélas, celui qu’elle a épousé, à son arrivée dans la capitale, décède, fin 1918, de la fièvre typhoïde.

Elle décide de rentrer en Bretagne avec ses deux enfants. Elle est alors employée à la sardinerie. Sensible à la cause féminine et forte de ses études, elle s’exprime au nom des ouvrières. En 1924, elle alerte le maire des difficultés des femmes et des hommes qui travaillent dans les usines et des pêcheurs. Elle se révolte contre les horaires interminables, des salaires misérables et du refus du patronat de les augmenter. Les quelques familles qui détiennent les usines parviennent à s’enrichir, alors que les salariés ne peuvent vivre décemment. « C’en était de l’indécence ! Joséphine, elle, la petite Bretonne, aussi semblable que ses sœurs, allait pousser à la grève et advienne que pourra ! » (p. 119) C’est ainsi que Joséphine entreprend son apprentissage de l’action sociale.

Forte de ce combat, en 1925, elle est la première femme française, élue conseillère municipale, alors que les femmes n’avaient pas le droit de vote. Chérif Zananiri raconte son histoire. Il s’est intéressé à son parcours de vie qui l’a menée à cette élection. En réalité, ce récit s’attache à expliquer les évènements précédant ce fait historique. Le cœur de l’ouvrage n’est pas la finalité, car ce n’est pas Joséphine qui l’a choisie ; c’est le chemin qui est relaté. L’auteur a mêlé des éléments biographiques à des passages romancés, cependant le contexte l’emporte souvent sur l’histoire personnelle de Joséphine. Penn Sardin est un roman agréable pour découvrir le destin de celle de qui je ne connaissais même pas le nom.

Je remercie sincèrement Chérif Zananiri et les Éditions Ouest France pour ce service presse.

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