
Coronavirus et brocolis
Chérif Zananiri
Auto-édition
Quatrième de couverture
L’histoire est simple à pleurer… alors autant en rire.Les jours de Bébert sont comptés : l’oncologue l’affirme. Les dés sont jetés et aucun espoir n’est permis. Sa famille le sait, mais ignore complètement que c’est une affaire de quelques jours. Il faut dire que jusque-là, Bébert a réussi à cacher à son épouse Cathy et à ses enfants, déjà mariés et pères de famille, la gravité de son état. En sortant sa chienne Zoé pour sa promenade du matin, il décide sans trop y réfléchir de ne pas revenir et d’errer dans les rues de sa ville, Orléans. Il espère éviter ainsi à son épouse le choc des derniers instants… Cathy dont il est fou amoureux ; Cathy qu’il voit de ses yeux de jeune homme ; Cathy légère, primesautière à l’allure adolescente en dépit de ses 70 printemps. Ah, Cathy ! Heureusement, Bébert croise sur sa route Momo, un SDF patenté et bourru. Ils feront un bout de chemin ensemble, sa dernière promenade… finalement pas si triste avec un Momo pareil et dans une ville confinée !
Mon avis
Atteint d’un cancer qui s’étend, Bébert n’a pas dit, à sa famille, que son état s’était aggravé et qu’il lui reste peu de jours à vivre. Alors qu’il est sorti promener sa chienne, il décide de ne pas rentrer chez lui. Il veut épargner à ses proches la dégradation physique de ses derniers moments. La ville d’Orléans est vide : nous sommes en mars 2020, en plein confinement.
Alors qu’il se raconte à sa chienne, sa fidèle compagne, Momo, un SDF, vient lui tenir compagnie et le guider, dans le monde de la rue. Bébert lui parle de Cathy, sa femme qu’il aime tant et de qui il est aimé. Le sans-abri ne comprend pas que le vieil homme ait choisi d’inquiéter son épouse, en partant, cependant, il accepte de partager un bout de chemin avec lui.
Sous ses airs bourrus, Momo cache un cœur tendre. Il ne se révèle pas beaucoup, en paroles, mais ses actes parlent pour lui. Contrairement à ce qu’il dit, ce ne sont pas les circonstances qui font qu’il est au bon endroit, mais c’est l’attention qu’il porte aux autres.
Bébert confie ce qu’il ressent, à l’approche de la mort. Ses mots m’ont beaucoup touchée, car ils expriment mes peurs : ce n’est pas la mort en elle qui lui fait peur, c’est le fait de ne plus vivre, de ne plus être là pour ceux qui comptent pour lui. Ses pensées font également réfléchir. Je me suis demandé ce que j’aurais fait à sa place et quel choix est préférable pour ceux qui restent. Si Bébert décide de les protéger du déclin de son corps, il les prive de la possibilité de lui faire leurs adieux et de créer les derniers souvenirs. La colère, amoindrit-elle le chagrin ?
Coronavirus et brocolis est un roman touchant sur la fin de vie, quand elle est annoncée, ainsi que sur l’amitié improbable, entre deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer.
Je remercie sincèrement Chérif Zananiri pour sa confiance renouvelée.
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