Les Fiancés de l’été, Christian Laborie

Les Fiancés de l’été

Christian Laborie

Editions Presses de la Cité

Collection Terres de France

Quatrième de couverture

Entre la Lozère et Paris. Famille, amour, talent, tout est promesse dans la vie d’Ariane. Mais la guerre puis l’Occupation sonnent le glas des jours heureux et dessinent d’autres lendemains. Du pire… au meilleur…

Eté 1939, en Lozère. Tout sourit à Ariane et Raphaël… Leur jeunesse, l’amour qui les unit, un horizon plein de promesses. Il sera architecte, elle se rêve créatrice de modèles de chaussures dans l’entreprise florissante de son père. Le bonheur est là, à portée de main.
Mais, deux mois après leurs fiançailles, Raphaël apprend sa mobilisation. Des vies suspendues à la guerre. Lui, enrôlé dans la Résistance, est bientôt fait prisonnier. Elle, est prête à tout pour le sauver, en dépit des dangers.
Son geste – fou, inconscient, courageux ? – va faire vaciller tout ce en quoi elle croyait.
Ariane ne sera plus jamais la même. Son destin non plus… Pour le pire et le meilleur.

La saga d’une grande héroïne portée par la passion et le talent dans le tumulte de l’Histoire.

Mon avis

Charles et Henri étaient amis quand ils étaient étudiants. En 1936, vingt ans après s’être perdus de vue, ils se retrouvent et ils renouent leurs liens. Ils décident de se présenter mutuellement à leur famille, à l’occasion d’un repas. Leurs enfants, âgés de quinze et dix-sept ans, tombent amoureux l’un de l’autre. 

L’amour entre Ariane et Raphaël est sincère et attendrissant. Leur union est approuvée par leurs proches et leurs fiançailles sont officialisées le 2 juillet 1939. Ils savent qu’ils seront heureux ensemble : lui sera architecte et elle, elle sera styliste, dans l’usine de fabrication de chaussures de son père. Hélas, deux mois plus tard, le jeune homme reçoit sa lettre de mobilisation. Puis, en 1940, il s’engage dans la Résistance. En 1942, des nazis réquisitionnent la maison des parents d’Ariane, ainsi que l’entreprise familiale. La jeune fille apporte alors son aide au Réseau, en espionnant les Allemands. Mais lorsque son amoureux est arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald, elle est prête à tous les sacrifices pour le sauver. Elle prend une décision folle et courageuse ; un geste désespéré, motivé par l’amour. Elle s’impose des épreuves terribles, pour épargner la vie de celui qu’elle aime. Ses actes sont révélés et ne sont pas compris : les répercussions sont graves. 

Forcée de quitter la Lozère, elle part à Paris où elle espère retrouver la trace de son fiancé. C’est un nouveau départ pour elle. Elle camoufle son passé et à force de ténacité, mais aussi grâce à des rencontres, nous assistons à la naissance d’une nouvelle femme, même si elle reste meurtrie par les épreuves qu’elle a subies.

Dans cette saga, les portraits des personnages sont nuancés. Christian Laborie montre que les apparences ne dévoilent qu’une part de la réalité. En effet, certains actes jugés immoraux, quand ils sont perçus de l’extérieur, prennent une autre dimension quand ils s’insèrent dans un contexte exceptionnel. Malheureusement, pour essayer de panser ses plaies, la population peut, parfois, être vive à condamner. Elle ne veut pas entendre la véritable histoire de la personne et elle transforme des victimes en coupables. A travers certains de ses personnages, l’auteur rappelle, également, que la Collaboration peut être passive. Sous la menace, nos ancêtres avaient-ils réellement le choix de s’opposer ? Enfin, Christian Laborie rend hommage aux Justes, avec des clins d’œil à son roman Dans les yeux d’Ana (ma chronique est ICI).

Je me suis attachée à Ariane. Sa force de caractère est admirable. Le roman est divisé en trois phases : Le temps de l’insouciance, Le temps des tourments et Le temps de la reconstruction. Ces titres correspondent, parfaitement, aux différentes périodes que l’héroïne a traversées. J’ai été touchée par sa relation avec Raphaël. Malheureusement, dès le début du livre, les fiancés sont écrasés par le rouleau compresseur de la guerre. Ils puisent leur courage dans leur amour sincère et véritable. Dans la deuxième partie, le chagrin submerge la jeune fille, elle se bat et entre en enfer. J’ai été bouleversée par son destin et par celui de sa voisine. Sauver l’être que l’on aime, préserver sa propre vie : toutes deux subissent l’horreur. La troisième partie se déroule après la Libération. Comme le pays, Ariane se reconstruit. Elle, c’est auprès d’artistes de Montmartre. Son talent, exercé dans les rues de Paris, la mène dans le monde du luxe… Sa vie se transforme, bien que les souffrances passées aient laissé des marques profondes en elle. Saura-t-elle les surmonter et faire les bons choix ? 

J’ai adoré Les Fiancés de l’été et j’attends, avec impatience, la suite de cette nouvelle saga.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

Du même auteur

Les Enfants de Val Fleuri

Les bonheurs de Céline

Dans les yeux d’Ana