
Le Chemin des larmes
Christian Laborie
Editions De Borée
Collection Terre de Poche
Quatrième de couverture
Ruben se passionne pour les chemins de fer naissants. Pour ses 12 ans, son père lui offre son premier voyage en train au cours duquel il a la chance de rencontrer Paulin Talabot, le grand initiateur des chemins de fer français. Quelques mois plus tard, ses parents recueillent une fillette, Marie. Ils grandissent côte à côte, comme frère et soeur. Avec les années, Ruben s’éprend de Marie, qui refuse de lui accorder son amour. Attristé par ce refus, Ruben décide de quitter le mas familial. Le jour de ses 20 ans, contre l’avis de son père, il se fait engager sur les chantiers de chemin de fer. Commence alors pour Ruben une vie faite de rencontres, d’amour, de dangers et de révolte ; il va côtoyer un jeune ingénieur, des camarades ouvriers, et des ‘‘rouges » qui tenteront de l’entraîner dans la contestation politique…
Mon avis
Le destin de Ruben est d’être paysan comme son père. Pourtant, depuis qu’il sait lire, le petit garçon dévore la gazette, en cachette. Il est passionné par les grandes inventions et par les innovations techniques. Les articles sur le chemin de fer lui procurent des rêves d’évasion et de voyages. Pour ses douze ans, son père lui offre un voyage en train. Il est émerveillé. Il rencontre alors Paulin Talbot, l’ingénieur qui a dirigé la construction de Nîmes-La Grand-Combe. Ruben n’oubliera jamais cette fabuleuse journée.
Quelques mois plus tard, la famille, qui est protestante, recueille une petite fille catholique. Marie et Ruben sont élevés comme frère et sœur. Le jeune homme se déclare quand il comprend que ses sentiments sont de nature amoureuse. Hélas, Marie ne partage pas ses émois. Vivre sous le même toit devient difficile, aussi Ruben décide de partir. En 1864, il rejoint les chantiers de chemin de fer. Il a vingt ans.
Travailleur, il est employé à différents postes et il participe à plusieurs étapes de la construction du rail. Il est fier de contribuer à ce projet d’avenir qui permet de relier les villes et les gens. Mais son plus grand rêve est de conduire un train. A travers les expériences de Ruben, nous découvrons le travail de ceux qui ont bâti ce que nous, nous avons toujours connu. Le travail est éreintant et dangereux. Hélas, certains perdent la vie. La sécurité n’est pas toujours respectée et la révolte commence à gronder.
Christian Laborie décrit la solidarité qui unit les ouvriers. Tous les corps de métier ont le même objectif et sont animés par la même passion. Tous ont conscience qu’ils œuvrent pour l’avenir, que leur travail marquera l’Histoire. J’ai ressenti cette fierté et ce sentiment d’appartenir à une famille. Hélas, comme dans toutes les familles, il y a des rivalités, des jalousies et certaines nationalités sont prises pour cible. La division concerne, également, les convictions religieuses et politiques. Les opinions exprimées et défendues par chaque camp sont une photographie de la société, à la fin du XIXe siècle. Les oppositions entre catholiques et protestants provoquent des drames au sein du foyer de Ruben…
Le Chemin des larmes retrace la construction du réseau ferroviaire, à travers le regard des hommes et des femmes, qui ont contribué à cette avancée et à la transformation des campagnes en les reliant aux villes. Christian Laborie rend hommage aux travailleurs manuels et aux ingénieurs. Il rappelle, également, les sacrifices, les injustices et les scandales au sujet de la sécurité. C’est passionnant.
Enfin, j’ai, énormément, aimé les Lapierre. J’ai été touchée par leur bienveillance et leur générosité. Aussi, j’ai été émue par leurs joies et par leurs chagrins. Leur histoire apporte de l’authenticité au récit.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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