Les Bonheurs de Céline, Christian Laborie

Les Bonheurs de Céline

Christian Laborie

Éditions Presses de la Cité

Terres de France

Quatrième de couverture

Christian Laborie, dans un registre inédit, rend un hommage pudique à la vieillesse et à ses charmes. Il nous offre le portrait d’une femme déterminée, généreuse, pleine d’humour et de tendresse. Avec ce roman, il livre une vraie leçon de sagesse des « anciens » pour les générations futures.

Combien elle aurait aimé, Céline, rester dans le mas de son enfance, en pleine nature cévenole…

Mais sur la recommandation de sa fille Catherine, elle accepte de finir ses jours en maison de retraite. Elle, pourtant si pleine de vie à soixante-quinze ans ! Dès lors, elle décide de consigner dans son cahier d’écolier ce qui a donné un sens à son existence : l’enfance au goût de châtaigne, la Communale et ses merveilleux apprentissages, l’élevage familial de vers à soie, son mari Adrien, sa famille, les drames… Autant de souvenirs égrenés dans la nostalgie des jours passés mais avec la volonté aussi de transmettre à Catherine – dont elle ne comprend pas toujours les choix –, à ses petits-enfants, un savoir qui s’en va, une mémoire qui ne sera plus. Et aussi un certain goût du bonheur…

Entre passé et présent, une ode à la vie portée par deux générations de femmes.

Mon avis

C’est un déchirement pour Céline de quitter le mas de son enfance. Le domaine a vu passer plusieurs générations, souvent en même temps, des enfants y sont nés, des êtres chers y sont morts. C’est la maison des joies, d’une vie de travail, des drames, du bonheur… elle représente la mémoire de sa famille.

Catherine, la fille de Céline, a décidé, qu’après son accident cardiaque, sa mère de soixante-quinze ans ne pouvait plus vivre seule. Aussi, sa dernière demeure sera la maison de retraite Les Heureux. Même si elle se sent encore pleine d’énergie, Céline accepte. Elle ne veut pas déranger et ne veut pas que ses enfants s’inquiètent pour elle. Elle est comme cela : elle privilégie le bien-être de ses proches à ses aspirations et sait s’accommoder de toutes les situations. En secret, elle écrit ses mémoires et ses pensées, dans un cahier d’écolier, afin de laisser une trace d’elle et pour transmettre son goût du bonheur.

Deux voix s’entremêlent : celle de l’héroïne, écrite à la première personne, ancrée dans le présent, et celle d’un narrateur extérieur, rédigée au passé, ce qui permet de les distinguer aisément.

Céline relate ses souvenirs, dans le désordre, au fur et à mesure qu’ils s’imposent à elle. Elle décrit une vie de labeur, mais heureuse, remplie de bonheurs et de drames. Elle revient sur ce qui a composé son existence : ces évènements beaux et forts et ceux difficiles. Elle n’en parle pas avec tristesse. Elle a vécu toute sa vie, avec intensité. Elle dépeint le quotidien et les traditions des décennies précédentes, elle se remémore les deux guerres et leurs tragédies, son mariage, la naissance de ses enfants, l’enfant et la femme qu’elle a été. Elle donne aussi ses impressions sur les nouvelles technologies. L’histoire se déroule au milieu des années 70 et ce qui m’a amusée a été de constater que la manière d’appréhender les nouveautés (télévision, téléphone) n’est pas différente à notre époque, ce sont les mêmes appréhensions et les mêmes regrets.

Céline est une femme généreuse. Elle prend ses décisions en fonction des conséquences sur le bonheur de ses enfants et de ses petits-enfants. Elle ne leur dit pas, pour ne pas leur faire porter ce poids. Elle consent à des sacrifices silencieux pour ne pas les perturber. Mais quand ils ont besoin d’eux, elle est présente. Dans son cahier, elle se confie beaucoup au sujet de sa fille, avec respect, pudeur et bienveillance. Elle exprime beaucoup d’empathie envers Catherine, avec discrétion. Elle n’est pas intrusive, mais elle est là. J’ai été touchée par la manière dont elle analyse les relations mère-fille et sa vision du rôle d’une mère.

Conclusion

C’est le deuxième roman que je lis de Christian Laborie. Je vais continuer à explorer son œuvre, car cet auteur est un transmetteur d’émotions, dans ce que la vie a de vrai. Céline pourrait être notre grand-mère ou notre mère. J’ai adoré ce récit empli de tendresse, de nostalgie et de modernisme.

Je remercie sincèrement Clarisse et Marie-Jeanne des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

Du même auteur

Les yeux d’Ana

7 commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s