Le Secret des Terres Blanches
Christian Laborie
Éditions de Borée
Collection Terre de Poche
Quatrième de couverture
Otto, fils d’un général prussien, s’enrôle dans l’armée allemande pour combattre durant la Grande Guerre. Au milieu des luttes sanglantes, il tue un soldat français nommé Ruben Larguier. Tiraillé par la culpabilité et intrigué par l’identité de sa victime, Otto se lance à la recherche du passé de cet homme. Il s’installe alors sur le domaine des Terres Blanches, malgré les suspicions des habitants à son égard.
Surnommé « l’estranger » par les femmes du village, il vit seul dans cette ferme jusqu’à sa rencontre avec Marie, la fille du défunt, dont il tombe sous le charme…
Mon avis
Depuis 1920, Otto entretient le domaine des Terres Blanches. Quinze ans après son installation, il est toujours appelé « l’estranger ». Les hommes sont impressionnés par le travail qu’il abat seul ; les femmes admirent son physique athlétique. Cependant, le mystère entourant son identité, malgré son nom aux consonances cévenoles, a longtemps alimenté les conversations. Sa blondeur rappelait trop les Prussiens et les douleurs de la grande guerre étaient encore très vives. Cependant, il a fini par être accepté par les villageois.
Otto Larguier est allemand. Fils de colonel, il a été enrôlé dans l’armée, quand il avait dix-huit ans. Depuis la fin du conflit, il est tourmenté par sa conscience. Pour sauver sa vie, il a tué un soldat français. Avant de mourir, celui-ci lui a dit son nom : Ruben Larguier. Les deux hommes portaient le même patronyme. Meurtri par la culpabilité, Otto recherche la famille du défunt. Après plusieurs années d‘investigation, il la retrouve enfin et contre toute attente, il tombe amoureux de Marie, la fille de Ruben. Hélas, la montée du nazisme dans son pays de naissance entrave son bonheur. La haine contre les Allemands se réveille.
Ce roman retrace les années entre deux guerres et celles de l’Occupation. A travers des personnages aux profils variés et aux opinions différentes, l’auteur décrit les stigmates de la Première Guerre mondiale et la volonté qu’elle soit la dernière. Il montre la perception des évènements, liés à l’Allemagne, dans les campagnes, où la rancœur s’oppose aux élans du cœur envers l’étranger que l’on a appris à apprécier. Malheureusement, la montée du nazisme, suivie de la guerre et de l’invasion allemande, renverse la situation. De plus, des rebondissements, liés à Otto lui-même, troublent les habitants, déjà divisés au sujet de Vichy. Les proches de l’Allemand provoquent la méfiance. Leur vie devient difficile. Entre Collaboration, Résistance et arrivée d’une garnison d’Allemands, la confiance ne peut exister. Les vraies natures se révèlent, pour le meilleur et le pire. J’ai aimé la nuance des portraits et des actes. Enfin, ce roman contient une petite touche de fantastique, qui ne m’a pas dérangée. J’ai adoré ce roman, empli de secrets et de mystères.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour sa confiance.
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