Terres noires, Christian Laborie

Terres noires

Christian Laborie

Editions de Borée

Collection Terre de Poche

Quatrième de couverture

Contraint de quitter son exploitation, Marcellin Flavier se met en route avec sa famille pour le pays minier. Le choc est rude. Il y découvre l’enfer de la mine et ses dangers incessants, mais heureusement aussi la solidarité et le partage. Lui qui rêvait d’école pour ses enfants, parviendra-t-il à leur éviter un destin semblable au sien ?

Mon avis

En Ardèche, Marcellin Flavier exploite une modeste métairie. Il est « un paysan, honnête et droit » (p. 11). Sa famille vit à la limite de la pauvreté, mais il est persuadé que grâce à la République, les inégalités s’effaceront. Pourtant, cela fait presque dix ans que l’Empire est tombé et les travailleurs n’ont bénéficié d’aucune évolution. Bien que l’école ne soit encore pas obligatoire, il a conscience de l’importance de l’instruction, aussi tous ses enfants fréquentent l’école.

Marcellin aime le travail de la terre, mais il rêve de justice sociale. Hélas, après une discussion houleuse avec le propriétaire de la métairie, il est chassé. Sans travail et sans logement pour sa famille et lui, il décide de postuler dans le pays minier. Homme de la terre et du soleil, son nouveau métier le mène dans les entrailles du sol et ses enfants sont forcés de quitter l’école. Cette nouvelle vie est éloignée de ses rêves, mais il ne perd pas ses espérances. Républicain dans l’âme, il croit au changement social. Dans cette attente, il s’investit dans son nouvel emploi et ses qualités sont reconnues.

Son arrivée coïncide avec celle de Gabriel Duchaussoy, un ingénieur, et celle d’Arnaud Vandenberg, un mineur épris de justice sociale. Ce dernier partage les mêmes idéaux que Marcellin. Ce livre relate les mouvements sociaux, à travers les grèves et les réunions. Il décrit les réponses des compagnies et des politiques, souvent en décalage avec les demandes. Il raconte le paternalisme des sociétés minières, pour garder les travailleurs sous leur joug. Arnaud Vanderberg est une figure phare du combat contre les inégalités. C’est un personnage secret et mystérieux, qui se révèle au fil des pages.

Terres noires est un magnifique roman sur la vie des mineurs, dans les Cévennes, à la fin du XIXe siècle. Il décrit le travail difficile des Gueules noires, la solidarité qui unit les travailleurs, les catastrophes qui endeuillent les familles, etc. Il montre la réalité du labeur : j’ai été captivée par la description des descentes dans les veines, la conscience du danger omniprésent, les difficultés physiques des tâches et l’attachement au métier. J’ai adoré cette promiscuité avec Marcellin, Arnaud, Jean, etc. J’ai, peu souvent, lu un roman aussi précis sur le monde minier.

Il est enrichissant et très vivant, car les personnages sont extrêmement attachants. Nous partageons leur quotidien, mais aussi, leurs pensées, leurs sentiments, leurs émotions et leurs espoirs. En effet, Terres noires est une saga familiale. Aussi, nous suivons le destin des protagonistes : leurs péripéties, leurs amours, leurs disputes, leurs combats, leurs rêves, leurs amitiés, etc. Leurs vies sont jalonnées de joies et de peines, de bonheurs et de drames, qu’ils affrontent avec reconnaissance ou avec courage. Les portraits des hommes, des femmes et des enfants sont ciselés, constitués de force et de failles, de qualités et de défauts : ils sont emplis d’authenticité.

J’ai adoré ce roman passionnant sur le monde minier et sur les luttes sociales.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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