Impasse des demoiselles, Sylvie Baron

Impasse des demoiselles

Sylvie Baron

Éditions de Borée

Quatrième de couverture

Dans la vieille cité thermale de Chaudes Aigues, les ruines de l’ancienne tannerie sont le terrain de jeux favori d’une petite bande d’adolescents, inséparables jusqu’au jour où la mort tragique d’Agnès met fin à leur complicité. Dix ans plus tard, Nine Larrige, partie à Paris après le drame, fait un retour triomphant chez sa soeur Sophie, restée au pays et mariée à Adam, l’ancien complice de son adolescence. Nine souhaite restaurer les ruines pour y construire des chambres d’hôtes spécialisées dans la détox vegan ! Ce projet fantasque n’est pas le seul à perturber la quiétude du village : Agnès, qu’on croyait morte, a refait surface ! Que s’est-il donc vraiment passé il y a dix ans ?

Mon avis

Après dix ans d’absence, Nine revient à Chaudes Aigues. Elle a acheté les ruines de l’ancienne tannerie, pour les transformer en chambres d’hôtes spécialisées dans la detox végan. Ce projet ravive des douleurs. Dans ce lieu, des adolescents se retrouvaient pour faire du skate. Jusqu’au drame, ils étaient inséparables : ce soir du 14 juillet, Agnès est décédée, dans un accident. Alors que tous ont tenté d’oublier, le passé ressurgit sous les traits de celle que l’on croyait morte et qui réclame justice.

L’arrivée de Nine perturbe la paix de la ville. Elle pose beaucoup de questions au sujet de la tragédie. Alors qu’elle n’a pas revu ses sœurs, depuis une décennie, elle s’installe dans la maison de leur enfance, dans laquelle vivent Sophie et son mari, Adam, ainsi que Lou. Son retour paraît tonitruant, tant les différences entre elles sont grandes. Nine a habité à Paris, elle a un niveau de vie aisé et a adopté le véganisme. Sophie, elle, est une femme de traditions. Elle a repris la boutique familiale, ce qui ne lui permet pas de vivre, mais refuse de sacrifier ce que ses parents ont bâti. La survie des éleveurs lui tient, également, à cœur. De plus, son mari a été obligé d’abandonner ses rêves pour prendre un emploi de plaquiste. Son budget est très serré, ne lui permettant aucun écart. Aussi, au départ, toutes les deux ont des difficultés de communication. Lou, quant à elle, s’inquiète pour ses protégés, qui vivent dans les ruines. Sauront-elles dépasser leurs oppositions au nom de la solidarité familiale ?

La psychologie des personnages est très poussée. Leurs personnalités ne sont pas lisses. Ils nous attendrissent et nous agacent en fonction des situations et de nos sensibilités. Mais ils mènent tous à la réflexion. En nous faisant entrevoir des opinions et des caractères différents, ils réveillent notre tolérance et l’acceptation des convictions de chacun. Il y a aussi beaucoup d’humour. J’ai, plusieurs fois, été amusée par certaines réflexions.

Dans tous les livres de Sylvie Baron, un métier est mis à l’honneur. Par manque d’argent, Adam ne peut s’accomplir dans son art qui est l’ébénisterie et la restauration de meubles. Le sujet est aussi traité par la voix d’un historien qui découvre le patrimoine et les légendes de Chaudes Aigues. Sylvie Baron décrit les richesses de la ville et rappelle que notre pays contient des ressources que la modernité ne peut surpasser. L’expert est touché par le talent de l’époux de Sophie.

L’intérêt du roman réside, également, dans la réapparition d’Agnès. Comment est-ce possible alors que toute la bande a constaté son décès et qu’une enquête policière l’a confirmé ? A qui sa vengeance est-elle destinée ? Pour quelle raison ? Les fausses pistes s’accumulent, les têtes tombent, les trahisons se révèlent, la folie s’en mêle, les regrets dansent et dans ce tourbillon, la vérité finit par éclater. Elle est insoupçonnable, douloureuse et silencieuse.

C’est le cinquième livre de Sylvie Baron que je lis et c’est un cinquième coup de cœur. 

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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