
Deux justicières
Sylvie Baron
Editions de Borée
Collection Terres d’écriture
Quatrième de couverture
A première vue, elles n’ont rien en commun. Joséfa, femme forte au caractère bien trempé, est usée par un travail de femme de ménage précaire et éprouvant qu’elle fait depuis toujours. Alice, elle, ne connaît que la ouate de son univers bourgeois et la satisfaction professionnelle que lui procure son métier d’architecte d’intérieure. Ce soir-là pourtant, celui de l’accident, chacune voit son monde s’effondrer. Ce qui les relie ? La volonté de découvrir, quoi qu’il en coûte, ce qui est arrivé à Kathleen et Lydia, leurs filles. Avec pour décor le pays de Saint-Flour, tour à tour rassurant et inquiétant, nos deux héroïnes vont former un tandem particulièrement efficace dans leurs investigations. Emotions garanties jusqu’au bout !
Mon avis
Elles ne se connaissent pas, pourtant, elles sont reliées par un destin terrible. Toutes deux essaient de survivre, chacune à sa manière. Leurs filles sont décédées le même soir, victimes du même chauffard. Kathleen et Lydia étaient âgées de dix-sept ans. Elles sortaient de leur cours de théâtre, quand « un bolide incontrôlable » les a renversées et écrasées, avant de prendre la fuite. Le meurtrier n’a jamais été retrouvé.
Un an après le drame, Joséfa a la sensation que la gendarmerie a, depuis longtemps, clos le dossier. Elle décide de contacter Alice, l’autre maman, pour la convaincre d’enquêter ensemble. Elles n’étaient pas faites pour se rencontrer. Elles ne vivent pas dans les mêmes quartiers ; la première cumule les emplois de ménage pour s’alimenter, la deuxième, architecte d’intérieur, a un niveau de vie aisé. Joséfa a un caractère impétueux ; Alice est discrète et les médicaments effacent sa personnalité. Leurs souffrances de mères dépassent les différences. L’union de leurs douleurs crée un duo improbable, mais déterminé à découvrir la vérité pour que la justice soit rendue.
Les deux femmes découvrent des pans cachés de la vie de Lydia et Kathleen, mais aussi qu’elles poursuivaient un objectif similaire au leur. Ces secrets, trop lourds pour leur âge, rendent ces adolescentes attachantes et admirables. Mères et filles ont témoigné du même courage dans l’adversité, oubliant toute notion de sécurité. Plusieurs intrigues alimentent le suspense de ce roman.
Les méthodes de Joséfa et Alice différent autant que leur personnalité. L’une est impulsive et brusque, l’autre est réservée et respecte les règles. Cependant, elles apprennent à s’écouter, à se respecter et veillent l’une sur l’autre. Guidées par le même désir de faire parler les murs, elles deviennent inséparables. De la solidarité et de la peine naît une amitié émouvante, dans laquelle nous espérons que toutes deux trouveront la force de survivre à l’incommensurable tragédie. Hélas, leurs investigations révèlent des faits qui les bouleversent. Malgré leur deuil impossible, leurs cœurs ne sont pas fermés et leur empathie n’est pas éteinte. Avec pudeur, Sylvie Baron traite de thèmes douloureux. J’ai été touchée par sa sensibilité et sa délicatesse. Les faits sont décrits avec la perception des victimes, l’humain est au centre de chaque acte et de chaque ressenti.
Deux justicières est la réédition d’un des premiers romans de Sylvie Baron. Une fois encore, c’est un coup de cœur pour moi.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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L’histoire de ces deux mères a l’air très touchante tout comme le duo inattendu et complémentaire que ces deux femmes forment.
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J’ai beaucoup aimé la complémentarité de ces deux femmes, qui ne tiennent que pour connaître la vérité.
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Oh celui-ci pourrait me plaire
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J’aime énormément la sensibilité de Sylvie Baron. J’ai adoré tous les livres que j’ai lus de:elle (dix, il me semble, 😀).
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🙂
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