L’odyssée de Clarence, Corinne Javelaud

L’odyssée de Clarence
Corinne Javelaud
Editions Calmann-Lévy

Collection Territoires

Quatrième de couverture

Ronde de la vérité et des apparences en terre corrézienne.

À la mort de sa mère adoptive, Clarence Desprez revient s’installer en ce début des années 1960 dans la maison de son enfance, à Saint-Geniez-ô-Merle, cité perchée de Corrèze. Jeune ornithologue, il trouve là un endroit idéal pour se livrer à l’observation du milan royal, une espèce qu’il veut faire protéger.

Clarence attribue d’abord la sourde inimitié que lui vouent les gens du pays à son hostilité déclarée envers la chasse mais découvre que, avant de l’abandonner et de disparaître, sa mère naturelle avait laissé dans la région un parfum de scandale. Il parvient néanmoins à vaincre la méfiance de la fille d’une personnalité locale, Philippa Beaulieu, cavalière émérite qui s’entraîne au haras de Pompadour pour devenir jockey.

L’irruption d’une séduisante inconnue passionnée de courses hippiques, qui révèle à Clarence avoir été proche de sa mère, sème le trouble. Ensorcelé, le jeune homme ne voit pas qu’on lui tend un piège machiavélique…

De rêves en désillusions, de mensonges en révélations, Corinne Javelaud tisse,dans l’écrin de la nature limousine, les fils d’une palpitante intrigue autour d’un homme épris d’idéal, qui apprendra à travers bien des épreuves à être à l’écoute de son propre coeur.

Mon avis

Années 60. Clarence est ornithologue. Il est chargé par un institut parisien d’œuvrer pour la protection des milans royaux. Sa mission le conduit à Saint-Geniez-ô-Merle, village de Xaintrie, petite région blottie entre le Sud-Est corrézien, l’Auvergne et le Quercy. Ce sont les terres de son enfance. Il s’installe dans la maison de Nelly, sa mère adoptive, décédée récemment. Bien sûr, les chasseurs ne sont pas heureux du retour de l’enfant du pays. Clarence sait qu’il va être difficile de les convaincre de l’importance de ses travaux. Deux de ses opposants sont les frères de Philippa, une cavalière qui ambitionne de devenir jockey.

Clarence pense que seul son travail est responsable du rejet dont il est la cible. Il est surpris quand il comprend qu’une part de cette inimitié est liée au passé de sa mère naturelle. Il ne l’a pas connue : elle est partie après l’avoir confié à Nelly. Aussi, quand une jolie femme, qui séjourne dans la cité, lui susurre qu’elle a connu sa mère et que cette dernière lui a parlé de lui, il est attiré par cette promesse d’en apprendre plus sur celle qui l’a abandonné. Le jeune homme succombe au chant de la sirène. Hélas, un piège se referme sur lui.

Clarence et Philippa ont tous deux un lien avec les animaux et doivent, tous deux, affronter des adversaires. Les convictions du premier dérangent les chasseurs, hostiles à ses discours de sensibilisation à la cause animale. La jeune fille, elle, est une cavalière émérite, cependant, le parcours pour réaliser son rêve est jonché d’obstacles. Il est ardu pour une femme de s’imposer dans le milieu masculin des courses. Tous deux partagent la fougue de la jeunesse et l’envie de transformer les mentalités. Hélas, les évènements terrassent leur insouciance et leur naïveté.

J’ai aimé les messages au sujet de la cause animale. En le lisant, j’ai même pensé que les adeptes de la chasse risquaient de ne pas apprécier certains passages, qui, en ce qui me concerne, énoncent mes convictions. Cependant, ce roman est, également, l’histoire d’un jeune homme, qui se retrouve au centre d’un complot et qui en raison de sa gentillesse, n’a pas vu arriver le danger. Aussi, il réagit avec ses armes, peut-être dérisoires, mais qui permettent justement de nous identifier à lui. Il est embourbé dans une intrigue qui le dépasse et il est aisé d’imaginer que, nous aussi, nous serions démunis face aux manigances, enrobées de douceur, qui le visent. Sortira-t-il grandi de ces épreuves ? Quant à Philippa, atteindra-t-elle ses objectifs ?

J’ai beaucoup aimé L’Odyssée de Clarence et je remercie Corinne Javelaud et Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour leur confiance.

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