La Maison des âmes perdues, Alain Léonard

La Maison des âmes perdues

Alain Léonard

Éditions de Borée

Collection Terres d’écriture

Quatrième de couverture

Claire, jeune fille de 17 ans, descend de son village de Besse pour se placer comme domestique chez une famille de notables de Clermont-Ferrand. Exploitée et peu considérée, elle est en outre forcée par François, le fils de la famille. Se découvrant enceinte, commence alors pour elle une descente aux enfers qui la mènera bien malgré elle dans une maison close de la ville. Dans le sombre avenir qui l’attend, Claire parviendra-t-elle à renouer avec des jours heureux ?

Mon avis

Début 1880, à l’âge de dix-sept ans, Claire entre au service de la famille Gervais. Elle a quitté son village de Besse pour se placer comme domestique à Clermont-Ferrand. Exploitée, ses journées sont longues et son travail est harassant. Elle est peu considérée par ses patrons, des riches notables. Le maître de maison est indifférent à la vie domestique, son épouse n’a que mépris pour les personnes qu’elle emploie. Seule Béatrice, leur fille de treize ans, apporte de l’affection à Claire.

Hélas, François, le fils de la famille, a repéré ses formes et sa beauté. Habitué à s’emparer de ce qu’il désire, il est déterminé à voler la virginité de la jeune fille ; il la viole. Lorsqu’elle découvre sa grossesse, Mme Gervais la renvoie, sans lui payer ses gages.

Rejetée par sa famille et par la société, Claire se retrouve à la rue, sans argent. Elle est une proie facile pour Henri Grangier, un recruteur de maisons closes. Elle est piégée par ce monstre, aux allures de bon samaritain. Claire devient une des filles de la Boule d’or. Contre sa volonté, elle découvre une nouvelle forme de servitude, à laquelle elle a peu d’espoir d’échapper. En effet, les prostituées ne voient la lumière du jour que lors des visites médicales et sont liées à la mère maquerelle par une dette, définie unilatéralement et régulièrement augmentée. Toutes rêvent d’un prince charmant qui achèterait leur liberté.

Alain Léonard montre que la Belle-Epoque n’était une période faste que pour ceux qui avaient du pouvoir et de l’argent. L’histoire de Claire décrit la terrible condition féminine, à travers la domesticité, souvent synonyme d’exploitation et d’abus sexuels. Puis le récit enchaîne sur le traitement des femmes enceintes, sans mari. Enfin, il dépeint le sort peu enviable des prostituées, prisonnières, victimes de sévices et sans espérance. Au cœur des rivalités entre les femmes et la violence de certains clients, seules l’amitié de certaines consœurs et l’attitude de quelques hommes leur permettent de tenir. Et parfois d’espérer…

Avec respect et sensibilité, Alain Léonard redonne leur place à ces femmes, trop rapidement jugées, sous l’angle de la morale, souvent par ceux responsables de leur terrible destin. J’ai été très touchée par le courage de Claire, par sa force de caractère qui l’empêche de se perdre complètement. Malgré les épreuves, elle conserve sa douceur, sa douceur, son cœur et son âme. Elle ne s’effondre pas et aspire à un autre destin. Sera-t-elle exaucée ?

J’ai adoré La Maison des âmes perdues.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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