
Un été d’espérances
Alain Léonard
Éditions de Borée
Quatrième de couverture
De plus en plus en désaccord avec sa famille qui soutient le Maréchal Pétain, Pierre Neveu accepte un poste de médecin à l’hôpital d’Issoire. Bientôt, il reçoit l’ordre de libérer les chambres pour accueillir les blessés allemands, qui seront placés sous l’autorité du médecin allemand Véronika Steiner. Pour Pierre, entré en résistance, cette arrivée n’est pas une bonne nouvelle : pourtant Véronika pourrait bien leur apporter une aide précieuse…
Mon avis
1943, Auvergne. Pierre Neveu est le nouveau chef d’un service de trente lits, dans l’hôpital d’Issoire. A la fin de sa première journée, un officier allemand se présente à son bureau. Il s’agit du docteur Veronika Steiner. Elle l’informe qu’elle est chargée de réquisitionner une chambre de dix lits pour soigner les blessés allemands, et ce, dès le lendemain.
Peu de temps après sa prise de fonction, Pierre est sollicité par la Résistance. Il lui est demandé de soigner, clandestinement, ceux qui ne peuvent se rendre à l’hôpital, en raison de la présence des SS. Hélas, certaines blessures ou pathologies nécessitent un bloc opératoire. Aussi, Pierre et les maquisards sont confrontés à des choix tragiques. Transportés, les malades risquent d’être fusillés par les milices, mais sans soin, ils n’ont aucune chance de survivre. Des scènes dépeignent les cruelles décisions à prendre et sont absolument déchirantes.
Le personnel de l’établissement hospitalier doit cohabiter avec le docteur Steiner et son infirmier, Hans. Il lui faut lutter contre la répulsion naturelle que leur nationalité provoque. Or, Veronika, par petites touches, explique à son confrère français que certains Allemands n’approuvent pas l’attitude que le IIIe Reich leur impose de tenir. Elle révèle que ce n’est pas son désir de faire partie de la Wehrmacht, qu’elle n’a pas eu le choix. Elle est horrifiée par les crimes commis par l’occupant. Discrètement, elle apporte une aide précieuse. Hélas, elle n’a pas beaucoup de latitude.
Pierre et Veronika sont des humanistes. Ennemis par nature, leurs valeurs les rapprochent, ce qui provoque la méfiance des Résistants. Et si les deux médecins tentaient d’endormir leur confiance pour préparer une opération d’envergure ? Pierre, ne devrait-il pas faire preuve de prudence ?
J’avais eu un coup de cœur pour le précédent roman d’Alain Léonard : Les larmes du Marchidial (ma chronique est ICI). J’avais été très touchée par la perspective choisie par l’auteur pour parler de la Première Guerre mondiale. En effet, il avait réhabilité ceux qui avaient fui le front, en expliquant leurs raisons. Dans Un été d’espérances, la Seconde Guerre mondiale est, elle aussi, traitée sous un angle original, celui des amours franco-allemands et cela fait réfléchir au sujet de ces femmes qui ont été tondues, hâtivement, à la Libération.
Un été d’espérances est empli d’humanité. Il rappelle que ce sont les actes qu’il faut juger. J’ai été très émue par certains personnages allemands et scandalisée par le comportement de collaborateurs français. J’ai été révoltée par la milice française et par les cruautés des nazis. J’ai été admirative du courage des Résistants et de celui de la population. Et j’ai pleuré au sujet des répercussions des sabotages, nécessaires et pourtant si terribles pour des innocents. Des passages dramatiques m’ont bouleversée. J’ai été extrêmement touchée par le sacrifice d’hommes et de femmes, au nom de la liberté. J’ai été sensible au déchirement ressenti par ces Allemands, qui refusaient les monstruosités perpétrées par les SS, mais qui aimaient leur patrie. Des faits réels sont mêlés au romanesque et nous font découvrir la Résistance de l’intérieur : les inquiétudes, les décisions hésitantes, l’espoir du débarquement, les messages de Londres, etc.
J’ai eu un coup de cœur pour Un été d’espérances. J’ai été absolument ébranlée par l’horreur vécue par nos ancêtres et j’ai été emplie d’espérance au sujet du pouvoir de l’amour et de l’humanité. Alain Léonard rend un vibrant hommage à tous ceux morts sous la barbarie nazie et à ceux qui l’ont combattue.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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