Un ange dans la tourmente, Alain Léonard

Un ange dans la tourmente

Alain Léonard

Editions de Borée

Collection Terres d’écriture

Quatrième de couverture

Juin 1914. Que la vie est douce sur les bords de Loire ! Entre les promenades et les pique-niques, les enfants Decourson, Armand, Aurélia et Sophie, coulent des jours heureux. Mais la mobilisation d’Armand, que le devoir appelle, ne tarde pas à sonner le glas de leur joyeuse insouciance.

Quelques mois plus tard, le jeune homme est porté disparu. Tandis que les recherches des Decourson semblent vaines, Aurélia, n’y tenant plus, décide de s’engager comme infirmière dans un hôpital près du front pour tenter de le retrouver. Au milieu des bombardements et des brancards, elle découvre la terrible réalité du conflit et l’horreur des blessures, mais rien ne saurait l’arrêter dans sa quête ni la faire renoncer.

Mon avis

Un bel été se prépare pour Armand et ses sœurs, Aurélia et Sophie. Le jeune homme profite de quelques semaines de congé, accordées par l’Ecole des mines de Saint-Étienne, dans laquelle il prépare son diplôme d’ingénieur. En ce dernier jour de printemps 1914, la fratrie établit le programme des vacances : baignade, cinéma, séjour à Tours, etc. Ils sont très complices et s’amusent de la volonté de leur mère de marier Aurélia, âgée de vingt et un ans. Désir que ne partage pas la jeune fille : elle aimerait suivre les traces de Jeanne Chauvin, grâce à qui les femmes ont accès au métier d’avocat (cliquez ICI pour lire ma chronique sur Femme de robe de Michèle Dassas, qui retrace son parcours).

Hélas, la félicité est rompue par la mobilisation générale. Armand rejoint son régiment, à Angers. Il écrit deux lettres à sa famille. Puis, le silence. Dans sa dernière missive, il avait indiqué que son régiment allait être déplacé au nord, près de la frontière belge. En janvier 1915, inquiète de ne plus recevoir de nouvelles, la famille contacte l’Ecole de guerre. Armand a disparu. « Il n’est ni à son régiment, ni sur la liste des blessés, ni sur celle des prisonniers que leur a transmis la Croix-Rouge. Et ni sur celle des morts. » (p. 45)

Aurélia ne veut pas perdre espoir. Et si son frère était blessé, sans possibilité de décliner son identité ? Elle décide de s’engager auprès de la Croix-Rouge et se porte volontaire pour intégrer une unité de soins au plus près des conflits. Elle espère pouvoir interroger des soldats. Peut-être l’un saura ce qui est arrivé à Armand ? Elle est affectée à l’hôpital auxiliaire 101, situé à Amiens, à quarante kilomètres du front, en tant qu’assistante médicale. Dès son arrivée, un bombardement se produit et un flot de blessés arrive à l’hôpital.

Sans jamais oublier sa quête, Aurélia se dévoue aux blessés de guerre. Ses compétences et sa maîtrise d’elle-même sont très vite décelées et elle office au bloc opératoire. L’espoir de retrouver son frère ne la quitte pas, aussi, elle se porte volontaire pour les missions proches du front. Plongée dans l’horreur des conséquences de la guerre, son courage ne faiblit pas. Elle est admirable d’abnégation. Auprès d’Edouard, le médecin de qui elle est l’assistante, elle œuvre jusqu’à l’épuisement physique et moral, sans jamais perdre ses espérances. Tous deux, ainsi que tout le personnel, démontrent une humanité bouleversante et une force soufflée par l’urgence et l’horreur des blessures, des mutilations et de la mort. Avec peu de moyens, ils s’organisent pour adoucir les épreuves des soldats et pour sauver des vies.

A travers leur histoire, Alain Léonard rend un vibrant hommage à ces hommes et à ces femmes, qui ont soigné, souvent au péril de leur vie, ceux qui se battaient pour notre liberté. Il raconte aussi l’omniprésence de la mort et le deuil du corps et de l’esprit d’avant la guerre, en raison des amputations, des « gueules cassées », des traumatismes, etc. Malgré le contexte sombre dans lequel elle évolue, Aurélia, noue de belles amitiés et rencontre l’amour. C’est une jeune femme très attachante, un peu facétieuse, déterminée, pourtant capable d’humilité, de patience, d’écoute et de douceur. Sa témérité égale sa bonté. Édouard est doté des mêmes qualités, aussi, c’est un personnage qui émeut, lui aussi. J’ai, également, eu un faible, pour Francis, le cousin affable du médecin, qui manie les mots avec dextérité et humour.

J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman, dans lequel j’ai ressenti, avec force, l’humanité de l’auteur et cela m’a beaucoup émue.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse dédicacé.

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