Une si longue haine, Martine Delomme

Une si longue haine

Martine Delomme

Editions Presses de la Cité

Collection Terres de France

Quatrième de couverture

Charlotte est une femme d’aujourd’hui, la quarantaine attachante. Elle jongle entre sa fille de douze ans, dont elle assure la garde partagée depuis son divorce, et sa librairie à Arles.
Une lettre bouleversante de sa tante Louise, malade, fait tout vaciller. Comment refuser une dernière visite à celle qui fut comme une seconde mère ? Mais Charlotte n’a pas revu sa famille depuis ses quinze ans, en 1993. À l’idée de retrouver « les siens », elle a l’impression de se précipiter dans un traquenard. Car en plus de ses proches, c’est son passé, la tragédie étouffée de son adolescence, qu’elle doit aussi affronter. Seule, ou presque, contre tous.

Haine, amour, jalousie vont jalonner son retour aux sources à Sarlat, dans la belle bâtisse familiale entourée de noyers.

Mon avis

Charlotte habite à Arles et possède une librairie. Divorcée, cette quarantenaire a une fille de douze ans. Les relations avec son ex-mari sont apaisées et ils partagent la garde d’Annaëlle. Cependant, la petite supporte de moins en moins les tensions avec sa belle-mère. Elle a la sensation que celle-ci tente de l’évincer de la vie de son père. Charlotte reste vigilante. Elle-même, quand elle était petite, a connu l’arrivée d’une femme dans la vie de son papa. C’était après le décès de sa maman. A la suite d’un drame, il y a vingt-huit ans, elle a quitté la demeure familiale, située à Sarlat, pour ne jamais y revenir.

Une lettre l’oblige à revenir sur sa décision. Sa tante Louise, qui a joué le rôle de mère, avec dévouement, l’informe qu’elle est gravement malade. Elle lui écrit qu’elle mesure l’étendue du sacrifice qu’elle lui demande en la priant de venir. « Reviens juste quelques jours, je ne veux pas mourir sans t’embrasser une dernière fois. » (p. 27) Charlotte ne peut pas refuser cet adieu. Aussi, elle retourne dans sa vie natale, mais refuse de loger aux Marronniers. Son père est fébrile à l’idée de la revoir, son demi-frère l’attend avec impatience, Louise est soulagée et heureuse. Seule Nicole, sa belle-mère exprime son hostilité. Charlotte prend sur elle.

Le secret, qui entoure les raisons de la rupture de Charlotte avec les siens, n’est révélé qu’à la fin. Nous comprenons qu’un fait grave s’est produit, mais nous n’en connaissons pas la nature, même si nous percevons les rôles de plusieurs protagonistes. Charlotte semble en vouloir à Nicole de ce qu’elle a fait et à son père de s’être effacé. Seule Louise a conservé son estime entière et affectueuse. Cette dernière est très touchante. Elle a sacrifié sa vie, pour soutenir sa cousine, Nicole, et lui apporter son aide dans l’intendance de sa maison. Aussi, j’ai été choquée par le manque de reconnaissance de sa parente.

Ce retour aux sources oblige Charlotte à affronter le passé. Les conséquences sont évoquées, sans être précisées, mais l’origine du drame est tue. Alors que la libraire endure des reproches, nous entendons que son départ n’est pas volontaire. Mon envie de comprendre augmentait au fil des pages. Hélas, la famille n’a pas le temps d’exposer les faits, car des évènements gâchent les retrouvailles et les épreuves s’enchaînent. Des visages se dévoilent…

J’ai beaucoup aimé Charlotte. C’est une femme battante et attachante. Elle est une mère attentive, proche de sa fille. Aussi, lorsque les circonstances l’éloignent de son rôle de mère, elle culpabilise. Heureusement, son entourage l’appuie. Grâce à la plume très vive de Martine Delomme, nous percevons son dynamisme et sa modernité. Ses souffrances sont enfouies au fond d’elle, elle est très courageuse. Même quand la douleur est trop forte et la submerge, elle parvient à cacher sa peine. Il est temps pour elle de combattre les démons du passé.

J’ai adoré Une si longue haine.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse pour ce service presse.

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