
De l’or et des larmes
Isabelle Villain
Editions Taurnada
Quatrième de couverture
Jean-Luc Provost, le très médiatique entraîneur de gymnastique français, meurt dans un accident de voiture. La thèse du suicide, à seulement six mois des prochains jeux Olympiques de 2024, est très vite écartée.
L’affaire, considérée comme sensible et politique, est confiée au groupe de Lost. Pourquoi vouloir assassiner un homme qui s’apprêtait à devenir un héros national ?
Rebecca et son équipe se retrouvent immergées dans un monde où athlètes et familles vivent à la limite de la rupture avec pour unique objectif l’or olympique. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l’obtenir.
Jusqu’au jour où le sacrifice demandé devient insurmontable…
Mon avis
Mercredi 7 août 2024, à Nanterre, Capucine Delahaye s’apprête à réaliser son enchaînement au sol. Cette gymnaste vise la médaille d’or olympique. Elle espère surpasser la championne américaine Simone Biles, qui a « remporté à elle seule quatre titres olympiques et dix-neuf en championnat du monde » (p. 9). La performance de la Française est phénoménale, « compte tenu des conditions de préparation. » En effet, sept mois avant les Jeux Olympiques de Paris, l’entraîneur de l’équipe française de gymnastique a été assassiné. L’enquête avait été confiée à l’équipe de Rebecca Lost, que j’avais découverte dans Mauvais Genre (ma chronique est ICI) et dans Blessures invisibles (cliquez ICI pour lire mon avis).
Retour en décembre 2023. Jean-Luc Provost est un entraîneur très exigeant, idolâtré par ses pupilles. Après avoir œuvré aux États-Unis, en Russie et en Roumanie, le couple qu’il forme avec son épouse, a été accueilli, avec les honneurs, par la Fédération de gymnastique française. Lui est chargé des performances, elle, kiné de formation, s’occupe des bobos physiques et de cœur. En effet, les athlètes sont séparés très jeunes de leur famille ; ils sont logés en centre, afin de se consacrer à leur discipline et à leur quête de médailles, aussi, Rita est un substitut maternel. Un soir, le coach est victime d’un accident de voiture mortel. La piste criminelle est, immédiatement, évoquée.
L’enquête est difficile, en raison de l’absence de mobile. En effet, la disparition de Jean-Luc Provost ne profite à personne. Au contraire… elle éloigne l’espoir de médailles. Les policiers s’immergent alors dans le monde fermé du sport de haut niveau, afin de comprendre son fonctionnement et ses ramifications. Rebecca découvre les sacrifices imposés à de jeunes enfants, leur surpassement, leur jeunesse consacrée à la discipline, les chocs encaissés par le corps et l’espoir d’être sacré champion olympique. Des années d’entraînement et quelques minutes pour exceller. En tant qu’ancienne gymnaste (hélas pas de haut niveau), j’ai aimé qu’Isabelle Villain décrive la beauté et l’exigence de ce sport. Elle m’a fait revivre des émotions de ma passion d’adolescente. Elle nous entraîne dans ce milieu fascinant, mais révèle, également, les coulisses.
J’ai été touchée par l’empathie de Rebecca, lorsqu’elle découvre le revers des médailles. J’ai été sensible à ses colères et à ses révoltes. A travers elle, s’exprime l’humanité des policiers. Elle montre combien ils peuvent être meurtris par leurs enquêtes et leur capacité à contenir leurs émotions, alors qu’ils sont confrontés à des atrocités. Le commandant Lost s’est adoucie dans sa vie privée, mais n’a perdu ni sa pugnacité, ni son engagement, encore moins sa compassion et son indignation. Je suis très attachée à elle.
En ce qui concerne l’affaire, les apparences sont trompeuses. En effet, de multiples rebondissements mènent à la vérité. Pour identifier le criminel, il faut découvrir ses motivations. Les enquêteurs sont alors confrontés à l’effroyable, sans qu’un coupable ne se distingue. L’équipe Lost réalise un travail de terrain minutieux et d’une grande finesse psychologique pour conclure l’enquête. Presque contre sa volonté…
J’ai adoré De l’or et des larmes. J’ai été percutée par le sujet principal de ce suspense (que je ne peux, évidemment, pas dévoiler) et j’ai aimé la sensibilité avec laquelle l’auteure l’a traité. Enfin, je suis fan de la couverture.
Je remercie sincèrement Joël des Editions Taurnada pour ce service presse dédicacé.
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Suis entrain de le lire …. Je reviendrai lire ra chronique 🙂
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