La vengeance de Jean sans Dieu, Michel Lacombe

La vengeance de Jean sans Dieu

Michel Lacombe

Editions de Borée

Quatrième de couverture

En 1629, en pays cévenol, alors que la guerre que se livrent catholiques et réformés met la France à feu et à sang, Jehan et son grand-père, partis en forêt ramasser des champignons, échappent de justesse au massacre des leurs. Dès lors, Jehan, du haut de ses dix ans, n’aura plus qu’un but : venger les siens en éliminant un à un les meurtriers de sa famille. Rusé et déterminé, il usera de tous les stratagèmes pour mener à bien son dessin : réussira-t-il à assouvir sa vengeance pleine et entière et à retourner auprès de son grand-père sur leurs terres ?

Mon avis

En 1629, dans les Cévennes, pendant la guerre entre les Catholiques et les Protestants. La famille Milhau a été assassinée par les soldats du roi. Seuls Jehan et son grand-père, partis cueillir des champignons, n’ont pas été tués. Lorsqu’ils reviennent au Mas Lescart, ils découvrent des scènes de torture. C’est un véritable massacre. Le petit garçon décide de venger les siens. Son aïeul tente de le raisonner, mais il comprend que ce projet est la seule raison de vivre de Jehan. Ce dernier est parvenu à identifier les soldats qui ont décimé sa famille. Il rejoint alors leur campement, après avoir échappé à la surveillance de son grand-père.

Le début du livre est difficile, car les sœurs de Jehan sont mortes dans d’atroces souffrances. Les soudards ne respectent pas les ordres du roi, qui interdisent les viols et les tortures. Le petit entend les hommes se vanter de leurs crimes. Ils en rient et s’en réjouissent. Alors qu’il n’a que dix ans, Jehan est déterminé à les exécuter les uns après les autres. Son jeune âge est une formidable couverture. De plus, il est très malin, aussi, il élabore des stratagèmes pour assouvir sa vengeance. Il est très touchant, car malgré la haine qu’il ressent, il a peur que son cœur s’endurcisse. Pour atteindre son objectif, il se rend indispensable à ses ennemis. Il a été élevé dans la religion réformée, puis il a infiltré le camp des Catholiques, mais il est devenu Jean sans Dieu.

Michel Lacombe décrit, également, les combats qui opposent les Huguenots et les Papistes. Ces hommes se battent au nom de Dieu. Le regard de Jehan montre l’absurdité de cette guerre et son atrocité. Il décrit les pillages, les batailles, le désespoir des assiégés et celui des soldats enrôlés de force, mais aussi la soif de sang de certains et leur conviction d’agir pour une cause juste, qui excuserait toutes les horreurs. Hélas, quatre siècles après, l’Histoire se répète.

J’ai été très touchée par ce petit bonhomme qui se débat avec sa conscience, mais qui est décidé à rendre justice à sa famille. Il m’a bouleversée par des déchirements, par sa détermination et son courage. J’ai été très émue par certains personnages. Son grand-père comprend les affres qui l’agitent. Il veut le protéger, mais il comprend que le cœur de Jehan saigne, que seul l’espoir de vengeance le maintient en vie. J’ai aussi aimé le Père Benoît : son sens du sacrifice fait vaciller les certitudes du jeune héros.

J’ai été captivée par la plume de l’auteur. Au sein de la noirceur des faits, l’auteur ajoute de l’espièglerie et de l’humanité. J’ai adoré La vengeance de Jean sans Dieu.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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