La Vallée des Joncières
Alain Paraillous
Editions de Borée
Quatrième de couverture
A la suite d’une altercation avec l’occupant prussien, Ulrich et son fils Franz prennent la fuite. Un coup de feu retentit, le père s’écroule, mais le fils poursuit sa course… Livré à lui-même, Franz est recueilli par une famille de Bohémiens qui l’emmènent dans le Sud-Ouest, à la découverte d’une vallée merveilleuse. Franz va aider ses nouveaux amis à faire prospérer leur commerce et apporter aux habitants de cette vallée l’amour et l’ingéniosité qui fait sa force.
Le garçon distille le bonheur partout où il passe : pourtant, le sien n’est pas complet… Retrouvera-t-il la trace de son père ?
Mon avis
Franz est un garçon de douze ans, qui vit seul avec son père, depuis la mort de sa mère. Ils habitent en Alsace, région occupée par les Prussiens, depuis 1870. Le jour de l’anniversaire du petit, des soldats allemands sont dans la classe d’école : le maître doit partir. « Berlin a donné l’ordre de ne plus enseigner le français dans les écoles d’Alsace et de Lorraine. Le nouveau maître vient de Stuttgart. » (p. 15) Les enfants sont, alors, rassemblés dans la cour. Lorsque Ulrich, le père de Franz, découvre la scène, il prend peur et se précipite vers son fils. Il est giflé violemment par un officier prussien, qui se retrouve mis en joue par Franz. La fuite est la seule chance de survie. Hélas, ils sont rattrapés et Ulrich s’effondre, alors que Franz parvient au s’éloigner. Après un évanouissement, il est recueilli par une famille de gitans, les Zampa, qui lui propose de l’emmener dans le Sud-Ouest, où il sera en sécurité. Grimé comme un bohémien, ses cheveux roux camouflés sous de la teinture, l’enfant rêve de découvrir la Vallée des Joncières, auprès de ceux qui l’ont accueilli comme l’un des leurs.
Franz est ingénieux, aussi, grâce à lui, les habitants de la Vallée surmontent les épreuves que la nature leur envoie. Il redonne espoir au meunier en transformant son moulin, il aide aux travaux des champs, il propose une solution aux viticoles pour survivre au drame du phylloxéra, etc. « Magique Franz » répand le bonheur. Mais où se trouve le sien ? Son père est-il encore vivant ? Finira-t-il par accepter sa couleur de cheveux et ses origines alsaciennes ?
L’objectif de vie de Franz semble être de faire le bien et de rendre les autres heureux, grâce à ses talents. Ses attitudes et ses intentions bienveillantes sont touchantes. Aussi, sa personnalité déride tous ceux qui le rencontrent, même les plus maussades. Il est sensible aux malheurs des autres et essaie d’apaiser leur peine. Même s’il sait qu’il ne pourra effacer la perte des êtres chers, il tente de faciliter les existences. Si l’orthographe n’est pas son point fort, il est extrêmement doué pour élaborer des plans, transformer des outils, etc. Les Zampa, qui l’ont sauvé des Uhlans sont, eux aussi, très attachants. Ils ont pris, sous leur aile, ce gamin perdu et il est devenu un membre de leur famille.
La Vallée des Joncières est un roman qui traite de l’entraide et de l’exil des Alsaciens, après la guerre de 1870. Il rend hommage au travail de la terre et à l’artisanat. J’avais lu deux livres d’Alain Paraillous, que j’avais adorés et qui m’avaient émue. J’ai aimé La Vallée des Joncières, cependant, même si cérébralement, l’histoire m’a semblé touchante, j’ai eu la sensation de ne pas ressentir l’émotion qu’elle aurait dû me provoquer. Cela m’a attristée, car j’avais été très émue par Anouchka des Landes et par La Vigne et la rose. Peut-être être une question de timing ? Je l’ai lu après mon coup de cœur sur Le Sentier aride.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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