Le vieil homme et moi, Luca Tahtieazym

Le vieil homme et moi

Luca Tahtieazym

Auto-édité

Quatrième de couverture

Quand un vieil homme bougon et solitaire s’installe en face de chez eux avec sa grande gueule et ses bouteilles de muscadet, Charlotte et son fils Valentin, poussés au bord de la rupture par une succession d’embûches, voient leur existence bouleversée. 

Entre l’ours mal léché au grand cœur et ses voisins, une amitié aussi forte qu’inattendue va se tisser, leur prouvant à tous que rien n’est jamais écrit et que le bonheur appartient aussi à ceux qui n’y croient plus.

Mon avis

Depuis le décès brutal de son mari, Charlotte vit avec son fils de neuf ans, Valentin, et son employé Maxime. Ce dernier est un jeune homme naïf et attendrissant, qu’elle a pris sous son aile. La jeune femme doit faire face à de nombreuses épreuves. Depuis la mort de son mari, Graveneau, un voisin puissant, essaie de racheter son exploitation. Pour cela, il est prêt à tout. Il fait pression sur la banque, sur les clients et les fournisseurs. Il menace la jeune veuve. Son beau-frère, également, tente de lui soutirer le domaine. De plus, son fils exprime son chagrin par un repli sur lui-même et des fugues fréquentes. Enfin, le manque de Greg est insoutenable.

Un jour, un vieil homme de soixante-douze ans, Jules, emménage dans la maison la plus proche. C’est un homme bourru et bougon. Mais très vite, ses actes démentent ses paroles. Jules devient un père pour Charlotte, un grand-père pour Valentin et un mentor pour Maxime. Cet homme au grand cœur s’est pris d’affection pour la famille et sa présence embellit leur existence. Il est un vrai ami : de ceux qui n’hésitent pas à bousculer pour amorcer une prise de conscience, mais qui, dans l’ombre, apportent leur soutien. Il dit à Charlotte qu’elle est un roseau qui ne rompt pas et il la guide sur le chemin de l’espérance. Aux côtés de Valentin, il a un rôle de transmission. Il lui montre aussi la voie de l’enfance, celle qui permet de rêver, d’imaginer, de grandir et d’assumer ses gestes. A Maxime, il apporte du respect et de la tolérance, comme Charlotte l’a toujours fait. Maxime a bien compris que le surnom d’ahuri que Jules lui donne est une marque d’affection.

Les personnages principaux de ce roman sont extrêmement attachants. Charlotte est une veuve de trente ans qui s’accroche, en mémoire de son mari et par amour pour son fils. C’est une femme courageuse, qui a beaucoup d’humour, et qui fait preuve d’une très grande bienveillance. Grâce à elle, Maxime, qui est victime de quolibets, prend confiance en lui et elle le protège. Ce jeune homme est aussi émouvant qu’amusant, malgré lui. Certains de ses lapsus sont hilarants et, heureusement que sa patronne maîtrise le langage-Maxime, car les quiproquos sont nombreux. Valentin, lui, est un enfant, dont l’enfance a été brisée nette et qui en retrouve le chemin, grâce à son vieil ami. L’apprentissage n’est pas toujours sans douleur, mais il est nécessaire. Ce sont les erreurs qui forgent une personnalité. Jules, quant à lui, sous ses apparences de vieux grincheux, abrite un cœur d’or, mais aussi des remords. Evidemment, j’ai craqué pour le chien, qui a, comme souvent avec Luca, un nom improbable. Et puis, il y a les personnages avides de gain, que l’on aime détester et de qui on se moque…

L’histoire alterne entre des passages rafraîchissants, rigolos et des moments profonds, tendres, et d’autres plus noirs. On ne sait jamais quelle émotion va nous cueillir, car Luca enchaîne les surprises. La peur succède à l’apaisement, la joie à la tristesse, le chagrin au bonheur, le réconfort suit l’angoisse, l’émotion précède le rire, jusqu’à la déflagration finale. J’ai terminé ce Le vieil homme et moi avec le sourire aux lèvres et les larmes dans les yeux. 

C’est un gros coup de cœur.

Je remercie sincèrement Luca pour sa confiance.

Du même auteur

Les roses du marais

Il était une fois dans le brouillard

Hier encore

Un commentaire

Laisser un commentaire