Il était une fois dans le brouillard, Luca Tahtieazym

Il était une fois dans le brouillard

Luca Tahtieazym

Auto-édité

Quatrième de couverture

11 septembre 2001.

En une nuit, un brouillard dense et ténébreux s’abat sur le monde devenu aveugle. La panique s’installe.

À La Rochelle, dans un petit immeuble à l’agonie occupé par une poignée d’habitants aux abois, Agathe tente de survivre.

Mais il y a pire que le smog et la folie qu’il engendre, il y a les autres, ceux qui se repaissent de la brume, qui l’avalent et la recrachent avec fureur…

Mon avis

11 septembre 2001, un phénomène inexplicable et angoissant touche le monde entier : la Terre est envahie par un épais brouillard. Il est impossible de voir à deux mètres. Les scientifiques ne connaissent pas la cause et recommandent à la population de rester chez elle. Or, il faut bien s’organiser pour survivre. Pour cela, Agathe est obligée de sortir de sa tanière.

Ce livre me sort complètement de ma zone de confort. Lorsqu’un auteur est talentueux, il réussit à vous accrocher même quand le genre du roman n’est pas votre style de prédilection.

Je suis restée focalisée longtemps sur cette date que Luca Tahtieazym n’a pas choisie par hasard. Pendant plusieurs chapitres, le brouillard a été, dans mon esprit, assimilé à celui produit par l’effondrement des tours jumelles. Pour moi, le smog est une représentation des peurs de notre société. Son origine n’est pas déterminée. Est-elle de nature terroriste ? Atmosphérique ? Est-ce la pollution ? Ses conséquences rappellent des événements au cœur de l’actualité. Des bandes de casseurs profitent de la désertion des magasins pour voler le matériel high-tech, les forces de l’ordre n’ont plus les moyens d’agir, des gangs se créent, etc.

Au milieu de la panique générale, les habitants d’un immeuble tentent de tenir. Pour cela, Agathe lutte contre sa personnalité qu’elle décrit comme insociable. Elle n’aime pas aller à la rencontre des autres et n’aime pas les gens. En tout cas, c’est ce qu’elle dit, car ses actes laissent penser le contraire. Dans l’épreuve, les traits de personnalité se révèlent : égoïsme, empathie, organisation, individualité, solidarité, générosité, etc. Et nous, comment réagirions-nous pour survivre ? Chacun pour soi ou unirions-nous nos forces ?

Que les personnages soient dans l’immeuble ou à l’extérieur, nous avons la sensation d’être enfermés, car le brouillard est oppressant. Ce huis clos crée une intimité qui permet de connaître chacun. Les portraits psychologiques sont poussés, en particulier celui d’Agathe. Elle est le pilier de la bande et elle est celle qui a la plus grande évolution.

Pour ceux qui connaissent les livres de l’auteur, les prénoms des personnages sont des clins d’œil à ses précédents ouvrages. Quant à l’écriture, elle est toujours aussi recherchée. A chacun de ses livres, Luca enrichit mon vocabulaire et j’adore cela.

Conclusion

Même si ce livre décrit une situation apocalyptique, les conséquences sont réalistes. Aussi, pour les lecteurs, qui, comme moi, ne lisent pas de récit d’anticipation, il n’y a aucun frein pour croire au récit. J’ai entièrement plongé dans l’histoire. On peut se projeter et imaginer, hélas, que nos habitudes de vie puissent, un jour, conduire à une telle catastrophe.

Il était une fois dans le brouillard est un huis clos oppressant, avec des personnalités bien définies. Ce livre réunit plusieurs menaces qui nous entourent et interrogent sur le monde que nous construisons, mais aussi sur notre capacité d’adaptation. C’est une histoire noire au milieu de laquelle des percées d’humanité font beaucoup de bien.

Je remercie sincèrement Luca Tahtieazym pour sa confiance.

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