Sous le soleil de Soledad, Laurence Peyrin

Sous le soleil de Soledad

Laurence Peyrin

Éditions Calmann-Lévy

Quatrième de couverture

Peut-on encore être heureuse quand on ne s’est jamais aimée ?
Quand les complexes et les avanies de l’enfance vous ont endurcie ?
Quand le monde tel qu’il est devenu vous semble étranger ?
Voici l’histoire de Cassie.


La Floride, de nos jours. Depuis qu’elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop. Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades. Elle n’a qu’un ami, Oleg, qui la fait rire et supporte son caractère. Quand elle retrouve sa grande maison vide, le ménage est fait, par Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents.


Un soir, Mama Cass découvre Soledad étendue sur le tapis du salon. Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle se rend compte qu’elle n’en sait rien. En furetant, elle trouve dans un tiroir un mot de Soledad : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. »


Mama Cass n’est jamais sortie de Floride. Mais elle se sent tenue de respecter ces dernières volontés. Pour la première fois de sa vie, elle va prendre l’avion, et partir pour le Yucatan, à la recherche des origines de Soledad, la Mexicaine aux yeux clairs.

Au cours de son voyage, elle découvrira l’amitié, incongrue, et l’humanité des autres… Et le goût de la vie.

Mon avis

Floride. Son véritable prénom est Cassie, son nom de famille est Eliott. Depuis qu’elle est petite, tout le monde l’appelle Mama Cass, comme la chanteuse de qui le vrai nom était Cassie Elliot. Elle a grandi avec cette image d’elle, complexée par les kilos. Elle ne possède qu’une photo d’elle. Elle avait huit ans, elle en a cinquante maintenant. Le cliché est caché, mais elle l’a conservé, car peu de temps après cette prise, son père est mort. Elle s’est alors réfugiée dans le sucre. 

Après le décès de sa mère, elle a hérité du safari-alligators de ses parents. Les touristes, propulsés en hydroglisseurs, observent les reptiles dans le milieu naturel. L’entreprise est florissante. Mama Cass ne vit que pour elle, que par elle et qu’à travers elle. Elle n’a qu’un seul ami : Oleg, un de ses employés. Quatre fois par semaine, depuis trente ans, sa maison est nettoyée et ses repas préparés par Soledad, une vieille Mexicaine, que sa mère lui a fait promettre de ne jamais renvoyer.

Un soir, en rentrant du travail, elle découvre le corps de Soledad : elle a succombé à une crise cardiaque. Mama Cass est sa seule proche. Hélas, elle prend conscience qu’elle ne s’est jamais intéressée à celle qui prenait soin d’elle. Elle ne sait rien d’elle. Son besoin de solitude l’a éloignée des autres. Elle ne leur pose aucune question. Pourtant, c’est à elle que la défunte a confié cette étrange demande : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. » (p. 112) Chez elle, c’est à Tulum, au Mexique.

Accompagnée de l’urne funéraire, Mama Cass entreprend un voyage sur les traces de Soledad. En explorant l’histoire de cette dernière, c’est avec Cassie qu’elle renoue. Elle s’ouvre aux autres et à elle-même. Une amitié improbable avec Viva, une jeune femme meurtrie, mais pleine de vitalité, transforme son regard sur elle-même, sur sa vie et sur les relations humaines. 

« Mais Mama Cass ne s’aimait pas elle-même. » (p. 15) Elle est complexée et se cache derrière ses habits et ses responsabilités. Je me suis reconnue dans ses combines vestimentaires pour camoufler ce qu’elle ne veut pas montrer (par exemple, l’été, je ne mets que des chaussures fermées, 😀). Malgré son isolement volontaire, elle m’a aussi semblé très lucide sur les injonctions de la société. J’ai, particulièrement, été sensible à sa perception de #metoo . Son discours n’est pas celui attendu, mais en raison de mon vécu, je l’ai trouvé très juste. J’ai apprécié aussi que sa transformation ne soit pas brutale, qu’elle soit timide et progressive. Elle n’est qu’un début…

Cependant, alors que la quatrième de couverture correspond parfaitement à l’histoire, cette dernière n’est pas celle que j’escomptais. J’ai été surprise par plusieurs pans de celle-ci. J’ai, bizarrement, ressenti une frustration de ne pas lire ce que j’avais anticipé. C’est alors que j’ai pris conscience que cela montrait son originalité. Je me suis dit qu’un écrivain ne doit pas livrer l’intrigue que j’attends, mais celle qu’il a envie. Aussi, à distance de ma lecture, je m’aperçois que j’ai aimé être emmenée sur des chemins que je n’avais pas envisagés. Pour Miss Cyclone, j’avais eu la même sensation : mon attachement avait été rétroactif et avait perduré, alors que pour Après l’océan et Une toute petite minute, le coup de cœur avait été immédiat.

Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.

De la même auteure

Après l’océan

Une toute petite minute

Miss Cyclone

Un commentaire

  1. C’est une auteure que je lis sans me préoccuper du résumé. Ces histoires me touchent toujours… Celui-ci est ma prochaine découverte.
    Un de seuls romans que je n’ai pas lu est Miss Cyclone qu’il faut que je récupère à la mediatheque…
    J’ai hâte de me plonger dans le mystérieux Sous le soleil de Soledad…

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