Solitudes, Niko Tackian

Solitudes

Niko Tackian

Éditions Calmann-Lévy

Collection Calmann-Lévy Noir

Quatrième de couverture

Élie Martins est garde nature dans le massif du Vercors. Il y a douze ans, une blessure par balle l’a laissé totalement amnésique. Depuis, il s’est reconstruit une vie dans cette région aux hivers impitoyables, aux brumes si opaques qu’elles vous égarent en deux pas.

Alors qu’une tempête de neige s’abat sur le Vercors, des traces étranges mènent Élie jusqu’à l’« arbre taillé », un pin gigantesque dressé comme un phare au milieu de l’immensité blanche. Une femme nue est pendue à ses branches. Cette macabre découverte anime quelque chose sur la toile vierge des souvenirs d’Élie.

LA VICTIME EST UN MESSAGE À SON INTENTION,
IL EN EST CERTAIN. ET IL EST TERRIFIÉ.

Mon avis

Elie Martins est garde nature dans le Vercors, lorsqu’il découvre une femme pendue à un arbre. Il a la sensation qu’un message lui est adressé, mais il ne sait pas lequel. En effet, il est amnésique depuis qu’il a survécu à une blessure par balle, dans la tête, il y a douze ans. Tous ses souvenirs, précédant sa survie miraculeuse, ont été effacés. Il a démarré une nouvelle vie au sein de la montagne qui l’a accepté. Aucun de ses confrères ne connaît son histoire : ni le Chef Reda, un Algérien qui a adopté la culture et les croyances indiennes, ni Jacques qui ne voit qu’en couleurs, ni Piotr, un Ukrainien qui a fui la guerre.

Nina est chargée de l’enquête. Elle a quitté la brigade des stups de Paris. Elle, elle n’a rien oublié du drame qui l’a fait partir et il lui est difficile de vivre avec ce poids. En raison du manque d’effectifs, elle se rend seule sur la scène du crime. Elle est attendue par Elie et par son chef. Ils vont la guider à travers la montagne, car il est impossible de rallier « l’arbre taillé » autrement qu’en raquettes. Sur le corps de la victime, elle découvre une inscription taillée sur la peau. C’est du grec. Elie ne dit rien, mais cette mutilation ravive des plaies. Il ne le révèle pas à Nina, il sait qu’il représente suffisamment le coupable idéal. Lui-même doute…

La blancheur de la montagne est ternie par le rouge du sang, tandis que les meurtres s’enchaînent. Alors qu’une tempête sévit, l’étendue de neige se resserre autour de Nina. Souvent seule pour mener ses investigations, le danger l’enserre. Chaque entrevue en tête en tête est risquée. En effet, tous les personnages m’ont fait peur, même les plus insoupçonnables que ce soit par leur personnalité ou leur fonction. L’atmosphère est si oppressante que j’ai été effrayée par les risques pris par l’inspectrice. Son enquête la mène dans des lieux isolés, sans réseau. Le froid glace et la couleur indigo de la mort rôde…

Cependant, certains personnages possèdent un lien très fort avec les éléments. Leur philosophie interpelle, par sa considération pour toute vie, humaine ou animale. Ils expriment un respect pour les silences de ceux qui ne parlent pas et ne jugent que les actes. L’homme doit s’intégrer dans le milieu naturel, c’est à lui de s’adapter et non l’inverse. J’ai été éblouie par certaines descriptions et subjuguée par des passages avec des animaux sauvages. Mais l’homme est un loup pour l’homme… L’ambiance mystérieuse et angoissante de Solitudes ne manquera pas de vous le rappeler. La mémoire, justement : elle conserve les souvenirs, les bons comme les pires.

J’ai adoré Solitudes, qui devient mon livre préféré de Niko Tackian. La noirceur de l’humain s’oppose à la blancheur de la neige, l’étendue des paysages affronte le huis clos des dangers, et ces contrastes créent un suspense magnétisant.

Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.

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