Au bal des muscadins, Sylvain Larue

Au bal des muscadins

Sylvain Larue

Éditions de Borée

Collection Vents d’Histoire

Quatrième de couverture

Février 1849 : en présence du prince-président Bonaparte, le Tout-Paris de la Seconde République se presse place Vendôme pour participer à un événement exceptionnel, une prestigieuse soirée costumée rappelant les folies du Directoire : le Bal des muscadins. Mais, alors que les réjouissances battent leur plein, une morbide apparition interrompt théâtralement les festivités… Bonaparte confie donc à son agent spécial, Léandre Lafforgue, alias « le Goupil », le soin d’assister la police pour éclaircir cette étrange situation. C’est l’occasion pour le Goupil d’entrer dans une aventure faite de livres rares et d’érudition touchant à l’irrationnel, via sa rencontre avec les frères Lazare, riches héritiers liés à d’importantes personnalités du milieu des lettres, mais également avec deux mystiques Anglaises aux charmes ravageurs… Pendant ce temps, des hommes sont assaillis, décapités, et leurs corps privés de têtes sont découverts aux quatre coins de la capitale. La Révolution et ses débordements reviendraient-ils au goût du jour ? Existerait-il un lien entre le bal, des voleurs de manuscrits anciens et ces assassinats ?

Mon avis

Au bal des muscadins est le deuxième tome de la série autour de Léandre Lafforgue, appelé le Goupil. Au début du mois, j’avais écrit mon avis sur le premier : L’œil du Goupil (cliquez ICI pour la lire), que j’avais adoré.

Nous sommes en février 1849, en plein cœur de la Seconde République. Léandre Lafforgue est un agent spécial au service du prince-président Bonaparte. Un soir, il accompagne le Président au bal des muscadins, organisé par Jacques Lazare. Ce dernier perpétue une tradition instaurée, cinquante ans plus tôt, par son père, rescapé de la Terreur. Tous les cinq ans, un bal est donné pour se remémorer les victimes de cette période meurtrière. L’alcool, les bons mets, un invité qui fait un esclandre, d’autres qui s’ennuient (notre ami Léandre, par exemple) : l’évènement se déroule comme toutes les soirées festives. Jusqu’à ce que ce qui devait être une pièce de théâtre se transforme en scène macabre.

Le Président Bonaparte demande au Goupil d’assister la Police dans son enquête. Celle-ci va se compliquer lorsque d’autres têtes vont tomber : plusieurs hommes sont retrouvés décapités. Quel est le message derrière ces meurtres sordides, qui rappellent l’époque pendant laquelle la guillotine semait la terreur ?

Léandre est un passionné de livres, très érudit, ce qui lui est utile dans ses investigations. En effet, il perçoit que la clé de l’énigme se cache dans son domaine de prédilection. Il doit veiller à ne pas se laisser emporter par l’éblouissement que les bibliothèques lui procurent. Partageant son engouement pour les ouvrages littéraires, j’ai adoré la place qui leur est donnée. J’ai ri de me reconnaître dans certains portraits et de lire certains de mes travers.

Dans cet opus, les crimes sont plus sanglants que dans le précédent. Afin de stopper l’hémorragie, Léandre s’intéresse au profil des victimes. Cela lui crée, une fois encore, des soucis avec le chef de la Police Rodolphe Issy-Volny, un personnage que j’adore détester. Les joutes verbales entre les deux hommes m’amusent énormément. La situation est plus difficile pour le subordonné et souffre-douleur d’Issy-Volny, Charles Letterier, auquel le Goupil est très attaché. Les liens entre eux se renforcent et cette amitié naissante leur apporte, à chacun, un soutien inestimable.

Le Goupil est un mélange de roman historique et de roman policier. C’est d’autant plus vrai que l’intrigue est liée au contexte et à l’époque. C’est une période que je connais très mal et que je découvre, grâce à Sylvain Larue. J’ai été passionnée par la rupture entre les Républicains et les monarchistes, ainsi que par les difficultés rencontrées par la République. J’ai, également, beaucoup apprécié les notes de l’auteur, qui sont une réelle valeur ajoutée pour comprendre le climat qui régnait. J’ai aimé que l’histoire se déroule dans différents milieux sociaux, montrant l’écart entre le mode de vie de ceux qui avaient de l’argent et ceux qui tentaient de survivre. J’ai, aussi, été très intéressée par le descriptif des méthodes policières, alors que les modes de communication étaient très réduits. Quant à l’intrigue, elle m’a tenue en haleine. En effet, les ramifications sont nombreuses et je n’ai pas réussi à la résoudre, sans l’aide de Léandre. Enfin, j’adore toujours autant l’humour de notre héros, qui m’a surprise en montrant une facette de lui que je n’imaginais pas…

Vous l’aurez deviné, je suis fan de la série Léandre Lafforgue.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

Du même auteur

L’Oeil du Goupil

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