Une femme juste, Jean-Guy Soumy

Une femme juste

Jean-Guy Soumy

Éditions Presses de la Cité

Collection Terres de France

Quatrième de couverture

La quête bouleversante de deux femmes liées, chacune, au souvenir d’Hélène, une enfant cachée pendant l’Occupation, dans la Creuse. Un beau roman à deux voix sur le devoir de mémoire, les chemins de résilience, et le portrait d’une Juste.

Années 1980 : après une vie dédiée aux autres, Blanche coule une retraite paisible à Draguignan
quand, un jour, une inconnue frappe à sa porte. Et le passé avec elle.
Elle s’appelle Pauline, la vingtaine à la dérive, elle souffre de ne rien savoir de l’histoire de sa
mère, Hélène, qui vient de mourir. Blanche, elle, la connaît, cette histoire, c’est aussi la sienne :
en 1942, elle a sauvé la petite orpheline juive du camp de Rivesaltes, et de la menace nazie.
Elle a pu exfiltrer sa protégée et d’autres enfants dans une communauté de la Creuse. Au prix de
mille dangers.
Pauline part avec Blanche dans un pèlerinage sur les traces de sa mère. Ce retour aux sources
jalonné de rencontres saura-t-il réconcilier la jeune femme avec l’absente ? Pour Blanche, il ravive le souvenir bouleversant d’une passion secrète…
Un beau roman à deux voix sur la transmission d’une mémoire, et le portrait d’une Juste.

Mon avis

Années 1980, à Draguignan. Pendant un jour et une nuit, une R5 est restée garée, devant une maison. La conductrice est sortie, une seule fois, de son véhicule, pour aller vérifier le nom inscrit sur la boîte aux lettres. Au matin, la voiture a disparu.

Le jour d’après, elle est de retour. Blanche, une retraitée, ne tergiverse plus, elle veut savoir qui l’observe. Lorsque la personne descend de voiture, la vieille dame sait, immédiatement, qui elle est. Elle ressemble tant à Hélène, cette fillette qu’elle a sauvée pendant la guerre. Pauline ne connaît rien du passé de sa mère. A sa demande, les deux femmes entreprennent un voyage dans le passé et visitent les lieux dans lesquels a vécu Hélène. 

En 1942, Blanche était volontaire à la maison d’accueil de Biot, près d’Antibes. La mission première de la Maison était de sauver des enfants, pourchassés par les nazis, mais elle servait aussi d’asile à tous les persécutés. Le 26 août, à la suite de rafles, six mille cinq cents Juifs ont été emprisonnés au camp de Rivesaltes, une antichambre de Drancy et Auschwitz. Quelques jours après, Vlasta, le directeur du refuge, et Blanche s’y sont rendus, avec l’espoir de libérer des enfants. Épaulés par l’OSE, l’Oeuvre de secours aux enfants, ils ont sauvé, ce jour-là, deux orphelins. Au moment de repartir, les yeux de Blanche se sont posés sur une petite fille. Pourquoi elle ? Aujourd’hui, elle ne le sait toujours pas. C’est ainsi qu’Hélène est entrée dans sa vie et a intégré la Maison.

A vingt-deux ans, Pauline découvre ce que sa mère lui a toujours caché. Elle ne savait même pas qu’elle était juive. Toute sa vie, elle a cherché à satisfaire Hélène, mais celle-ci est toujours restée distante avec elle. Blanche lui révèle, par petits morceaux, la vie de celle qui lui a donné la vie. Elle avance à petits pas : elle ne dévoile que ce que la jeune fille est prête à entendre. C’est difficile, pour elle aussi, car elle revit des moments douloureux. Les souvenirs l’engloutissent, avec la menace de la submerger. En effet, les épreuves ont été terribles. Lorsqu’elle raconte, l’émotion est forte. Elle décrit la peur quand l’approche des nazis les a obligés à quitter la région, elle rend hommage à toutes ces personnes qui les ont aidés et sans qui, ils n’auraient pas survécu. Une scène m’a particulièrement bouleversée. Elle est la clé qui permet de comprendre la mère qu’Hélène a été, elle montre que ce que sa fille a pris pour de l’indifférence, était une volonté de protéger son enfant. Cela m’a fait mal que Pauline n’ait pas su avant le décès de sa maman qu’elle agissait par amour. De son vivant, elles ne se sont pas comprises.

Ce roman, à travers les destins croisés de ceux qui ont été sauvés et de ceux qui les ont sauvés, rend hommage aux volontaires qui, au risque de leur vie, ont œuvré pour contrer la barbarie nazie. Blanche est une femme discrète, au grand cœur, qui pourrait être élevée au rang de Juste. Sa générosité s’est étendue à la génération suivante : elle a ouvert ses bras et sa maison à Pauline. Cette dernière montre combien il est difficile, pour les enfants de survivants, de se construire. Comme Hélène, certains parents n’ont pas toujours parlé, on les a, parfois, empêchés, au motif qu’eux sont revenus et on leur a enlevé le droit de souffrir. Une femme juste est un roman de transmission qui m’a énormément touchée.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

4 commentaires

  1. Il faut absolument que tu regardes la Liste de Schindler ma Complice. Lui aussi a été élevé au rang de « Juste ». Suis pas étonnée que ce livre t’ait retournée. Des bisous à toi 😘

    Aimé par 1 personne

    1. Coucou ma complice,

      Je vais essayer de le regarder pendant les vacances scolaires. Il me faut une longue plage de temps, en raison de sa durée. 😀

      Gros bisous à toi 😘

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s