Arletty, un cœur libre, Nicolas d’Estienne D’Orves

Arletty, un cœur libre

Nicolas d’Estienne D’Orves

Éditions Calmann-Lévy

Née en 1898, Léonie Bathiat aurait pu être paysanne ou ouvrière, mais le hasard et l’amour la conduisent à un autre destin. Avec sa silhouette qui prend la lumière, son goût de la fête, sa joie de vivre et son solide tempérament, elle démarre une fulgurante carrière de comédienne.
Elle se lie d’amitié avec Marcel Carné, Sacha Guitry ou encore Jacques Prévert, qui lui offriront ses plus beaux rôles. Léonie est devenue Arletty, une femme amoureuse, envers et contre tout…
Faisant résonner haut et clair la voix unique de cette femme indépendante et passionnée, Nicolas d Estienne d’Orves nous livre un captivant récit autobiographique romancé.

Léonie Bathiat est née en 1898. Sa mère était lingère. C’était une femme de conviction, très pieuse, avec un caractère affirmé. Son père travaillait à la Compagnie des tramways. D’un tempérament discret, c’était un libre-penseur. A seize ans, en juin 1914, Léonie a rencontré son premier amour, elle ne l’oubliera jamais. Elle l’appelait Ciel, en référence au bleu de ses yeux. Hélas, le 15 août 1914, le jeune homme a été tué au front. La souffrance de la jeune fille était incommensurable. « Ni veuve de guerre, ni mère de soldat. » (p. 47) est devenu sa devise. C’est la raison pour laquelle elle a refusé toutes les demandes en mariage qu’elle a reçues.

Ce drame, la mort de son père, son idylle avec Jacques-Georges Lévy, ses débuts dans le mannequinat, puis sa répartie, lors d’une rencontre du hasard l’ont menée sur les planches. En 1919, Léonie Bathiat est devenue Arletty. D’elle, je savais seulement qu’elle avait été comédienne et actrice et il me semblait que son attitude, pendant la guerre, était contestable. J’ai demandé à mon époux ce qu’elle lui évoquait, il m’a cité la célèbre réplique : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » 

Si j’ai voulu lire ce roman, c’est en raison de son auteur. Depuis que j’ai lu Les fidélités successives, j’éprouve une passion et une fascination pour la plume de Nicolas d’Estienne D’Orves. Aussi, je suis prête à le suivre dans toutes les aventures littéraires.

Avec Arletty, un cœur libre, j’ai ressenti que ma perception de cette artiste était étriquée. J’ai découvert le portrait d’une femme libre, talentueuse et amoureuse. Même si le grade et le nom du « parrain » de celui qu’elle a aimé, pendant l’Occupation et une grande partie de sa vie, continuent à me glacer, j’ai compris que les faits et les sentiments ne sont pas binaires. Lorsqu’il se rendait chez elle, son amant n’était pas en uniforme, il n’était pas un officier, il était « Monsieur ». Arletty était très amie avec la fille de Laval, mais aussi avec des Résistants. En 1943, elle a tourné Les enfants du Paradis, un scénario de Jacques Prévert, réalisé par Marcel Carné. Ce film semble être une parabole de la présence allemande.

Le récit est écrit à la première personne du singulier, ce qui donne une sensation de proximité avec Arletty. Elle attise l’empathie et invite à entendre ses choix, ses élans, à gratter l’aura pour approcher son cœur et ses pensées. Sans jugement, l’auteur déroule la vie de l’icône, sous le prisme de la femme indépendante, soufflée par un élan romanesque époustouflant. J’ai eu un immense coup de cœur pour Arletty, un cœur libre.

Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.

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