La Couleur de l’espérance, René Barral

La Couleur de l’espérance

René Barral

Éditions de Borée

Collection Terres d’écriture

Quatrième de couverture

Manon, belle jeune fille de 15 ans, lutte contre la malédiction prononcée à sa naissance par l’accoucheuse du village. Maltraitée par ses parents, harcelée par Victor, un jeune braconnier peu recommandable, le maire décide d’intervenir et la fait embaucher par les Fabre, des agriculteurs aimants. Alors qu’elle s’éprend de Julien, le fils de la famille, celui-ci est appelé pour 24 mois en Algérie et préfère ne pas s’engager dans une relation avant son départ.


De son côté, vexé d’avoir été éconduit, Victor décide de se venger et ne laisse aucun répit à celle qu’il dit aimer. La malédiction prononcée à sa naissance condamnerait-elle Manon à une vie de misère ?

Julien Fabre est apprenti chez son oncle, à Millau. Chaque fin de semaine, il revient à Ferrières, chez ses parents. Alors que sur sa Vespa, il approche du village, des cris attirent son attention : Victor Racannière agresse Manon, une adolescente de quinze ans. Julien les sépare.

Depuis sa naissance, Manon est maltraitée par ses parents. J’ai été émue par sa jeunesse difficile. Son père la rejette en raison de sa couleur de cheveux et se réfugie dans l’alcool : il doute de sa paternité. Sa mère s’est retirée dans un monde intérieur. Les villageois accordent du crédit à la prédiction de l’accoucheuse : en raison d’une tâche sous le sein, Manon porterait malheur. Le maire décide d’intervenir : il force Juan à placer sa fille chez les Fabre, des agriculteurs prospères, respectés et aimants.

Auprès d’eux, la jeune fille s’épanouit et entre Julien et Manon des sentiments amoureux naissent. Hélas, Victor Racannière n’accepte pas le rejet de celle qu’il prétend aimer. Il assouvit son désir de vengeance dans un plan bien calibré. De plus, Julien est appelé sous les drapeaux. Nous sommes en 1959, pendant la guerre d’Algérie.

Plusieurs espaces dépeignent le destin de Manon et de son amoureux. Au café du village, des décisions sont prises et les conversations analysent son sort. Au cœur de la famille Fabre, sa personnalité éclot et en ville, elle prend son envol. L’Algérie est témoin de son histoire d’amour, à travers les pensées de son amoureux. J’ai aimé ces deux jeunes qui n’aspirent qu’à une vie calme et heureuse, rattrapés par la cruauté d’une guerre qu’ils ne comprennent pas.

La Couleur de l’espérance aborde plusieurs grandes thématiques. La première est la guerre d’Algérie. René Barral retranscrit les sentiments des militaires appelés : la peur qui les ronge et l’espérance d’une fin, quelle qu’en soit l’issue. J’ai été touchée par leur détresse et par l’inquiétude de leurs proches, qui ne croient pas à leurs lettres rassurantes. Les journaux livrent une autre réalité du conflit. La maltraitance parentale est le deuxième sujet de ce roman. Elle est, essentiellement, psychologique et sous la forme de négligences. Ensuite, la rancune et la vengeance occupent une place importante du récit, déterminant le destin de plusieurs personnages. J’ai, particulièrement, détesté Victor. Enfin, au milieu de ces thèmes douloureux, l’amour, la solidarité et l’humanité s’imposent. Je suis très sensible à ces éléments qui sont présents dans tous les livres de l’auteur. Malgré les malheurs, les malfaisances et les chagrins, la lecture est douce et empreinte d’espoir. J’ai adoré.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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