Comme une brise d’été, Alain Pyre

Comme une brise d’été

Alain Pyre

Editions de Borée

Collection Terres d’écriture

Quatrième de couverture

Alice, ancienne institutrice ayant gravi tous les sommets de plus de 4000 mètres des Alpes françaises, vit recluse avec son mari dans un petit village de haute Maurienne. Lina Derrien vient un jour la trouver pour lui consacrer un article dans un magazine de montagne. Au fil de leurs entretiens, l’alpiniste chevronnée s’aperçoit que la journaliste semble plus intéressée par ses origines familiales que par ses exploits en altitude. Mais Alice n’est pas femme à se raconter si facilement, d’autant plus qu’elle préfère ne pas lever le voile sur certains passages douloureux de son existence…

Mon avis

Alice habite le hameau de l’Ecot, dans un village de haute Maurienne, avec son époux Félix. Ils sont tous les deux retraités ; elle était institutrice, il était guide. Le couple n’a pas eu d’enfants. En ce lundi 19 octobre 1998, Alice attend, avec appréhension, la venue de Lina Derrien, une journaliste. Cette dernière désire écrire un article sur le passé de montagnarde de l’ancienne enseignante, « la première femme à avoir gravi tous les sommets de plus de 4 000 mètres, en France ». (p. 14) 

Dès le premier entretien, Lina estime avoir assez d’éléments pour la partie technique de son reportage. Elle évoque alors son envie de développer l’histoire personnelle de son interlocutrice. Au fil des discussions, Alice perçoit que la journaliste s’intéresse fortement à sa famille et à sa vie sous l’Occupation. C’est un sujet que la vieille dame n’aime pas aborder. Pourtant, elle se surprend à se livrer sur les évènements marquants et tragiques de son existence. 

Le récit alterne avec les faits de 1999 et ceux de la Deuxième Guerre mondiale. La délivrance s’effectue en douceur, au gré des rencontres. La maison de l’Ecot ne possède pas le téléphone : Alice doit se rendre au village pour contacter Lina ou la joindre par courrier. Le temps s’étire et permet l’acceptation de ce voyage difficile. Même si elle s’étonne de l’intérêt de Lina pour son passé, elle est rassurée par la douceur et par l’empathie de cette dernière. Aussi, avec pudeur, elle raconte son secret douloureux que, seul Félix, connaît.

L’histoire d’Alice est poignante. J’ai été émue par ses souffrances. Sa vie durant, elle a porté un poids immense. Pourtant, sa libération est nécessaire. La jeune fille qu’elle a été se dévoile ; la femme âgée oscille entre espoirs nouveaux et espérances déçues. Cependant, son récit est entendu avec respect, sans jugement ; il donne naissance à une belle amitié.

J’ai beaucoup aimé Comme une brise d’été. C’est un roman qui alterne entre deux époques, des sentiments de compassion et de révolte, des espoirs et des désillusions, avec des personnages attachants, aux portraits ciselés.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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