L’Empreinte du loup, Alain Pyre

L’Empreinte du loup

Alain Pyre

Éditions de Borée

Quatrième de couverture

Traumatisée par la vision de cadavres de brebis abandonnées par les loups alors qu’elle randonnait avec ses parents, Juliette devient ingénieur agronome et participe à un programme sur la protection des loups. Avec son équipe, elle teste un système de repérage des meutes au moyen de drones : équipés de fusils hypodermiques, ils peuvent endormir les loups à distance et venir les équiper de balises GPS et de colliers répulsifs. Mais c’est sans compter sur les éleveurs locaux qui se moquent bien de cette jeune citadine prétendant connaitre le monde pastoral. Juliette parviendra-t-elle à aller au bout du projet malgré les pièges qu’on lui tend ? Courageuse, déterminée et passionnée, elle n’a pas dit son dernier mot !

Mon avis

En 1999, à quatorze ans, Juliette a été traumatisée en découvrant les corps de deux brebis, tuées par des loups. Elle a été choquée de constater que l’animal n’avait même pas mangé ses proies. Vingt après, devenue ingénieure agronome, elle est à la tête « du plus fou des projets de réconciliation du pastoralisme et des défenseurs de la faune sauvage » (p. 285). C’est son amour des animaux qui est à l’origine du programme qu’elle soutient. Elle aime autant les animaux sauvages que ceux d’élevage. Elle entend les arguments des défenseurs de la faune et ceux des éleveurs. Elle connaît les difficultés de ces derniers : elle sait les conséquences affectives, financières, matérielles, administratives, etc, en cas d’attaques de loups. Mais elle refuse que la solution soit la mort des canidés. De son respect de toutes les vies, est né le projet Louable.

Pendant plusieurs mois, elle s’installe avec son équipe, à Névache, dans les Hautes-Alpes. C’était dans ce village qu’elle avait pris conscience de la barbarie du prédateur. Équipés de drones et de fusils hypodermiques, Juliette, Nicolas et Jérémy pistent les loups, avec l’ambition de les équiper de balises GPS et de récepteurs émettant des sons d’effarouchement. L’objectif est double : prévenir les éleveurs des attaques et « éduquer » les loups. Comme Juliette s’y attendait, les actions de Louable ne sont pas accueillies, favorablement, par les éleveurs impactés par les attaques. Aussi, une partie de sa mission relève de la pédagogie et de l’information. Elle affronte ceux qui l’empêchent d’agir et sa détermination ne faiblit pas face aux détériorations malveillantes.

J’ai aimé le message de ce livre. Je suis, moi-même, une amoureuse des animaux. Quand un chat attrape une souris, je pleure au sujet de cette dernière, mais je me rappelle que le félin répond à ses instincts. J’oscille entre deux sentiments. Aussi, j’ai mal lorsque je sais qu’un animal sauvage a été tué ou que l’Homme entrave sa réintroduction. Cependant, je souffre, également, quand j’apprends que des loups ont massacré des moutons, des brebis, etc. De plus, je compatis à la peine des éleveurs qui perdent leurs bêtes. Je me sens tiraillée et je ne connais pas de solutions qui respectent la nature des prédateurs et évitent les carnages. L’Empreinte du loup me fait espérer. Sur ce plan, je me suis, entièrement, reconnue en Juliette. Sa cause est juste, mais pas aveugle. Elle tient compte de tous les paramètres et de tous les protagonistes. Elle entend toutes les voix. Elle n’oppose aucune espèce à une autre. Elle considère le monde vivant dans son ensemble.

Hélas, dans sa vie amoureuse, Juliette ne fait pas preuve d’autant de discernement. J’ai, parfois, eu envie de lui parler, de lui donner confiance en elle et de l’aider à s’affirmer. Il m’est arrivé d’avoir envie de la secouer, de lui rappeler qu’elle n’est pas responsable des actes de ceux qui l’entourent et qu’il lui faut s’affranchir de la culpabilité que la société a longtemps fait peser sur l’inconscient féminin. Ce livre est, également, une histoire d’hommes, de femmes et d’enfants. Les personnages existent au-delà de leurs opinions, ce qui ajoute de l’authenticité au roman.

Enfin, Juliette est subjuguée par les paysages, tout comme je l’ai été par la description enchanteresse de la Vallée de la Clarée, avec ses cascades, ses torrents, ses montagnes et ses lacs. Alain Pyre dépeint merveilleusement le site pastoral.

J’ai adoré ce roman, qui interroge sur la cohabitation entre l’Homme et le monde sauvage. J’ai aimé que l’auteur soit nuancé et que toutes les opinions soient énoncées sans jugement. J’ai été émue de lire que des personnages éprouvent les mêmes déchirements que moi. Ce livre est empli d’espoir.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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