Juste avant l’ESPÉRANCE, Gérard Glatt

Juste avant l’ESPÉRANCE

Gérard Glatt

Editions Christine Bonneton

Quatrième de couverture

Antoine, écrivain reconnu, reçoit une lettre de son père, mort depuis déjà trois semaines. Il avait quatre-vingt-quinze ans. Qui donc, à sa place, a pu poster cette lettre ? Et dans cette lettre que disait-il ? Il laissait le soin à La Longère, la maison près de Saint-Malo où il sétait retiré depuis la disparition de son épouse, de conter à Antoine les secrets que sa mère et lui ont emportés dans la tombe.


Ainsi, Antoine découvre quil avait une soeur, née en 1947, Antoinette, morte alors quelle avait trois ans une enfant pas tout à fait comme les autres : trisomique, ou mongolienne comme on disait alors. Antoine avait été mis en route bien des années plus tard. Outre cette révélation, le testament contient une disposition : en souvenir dAntoinette, son père lengageait à faire don de La Longère à une association qui accompagne les personnes en situation de handicap mental. Il sagit dun engagement moral, non dune obligation. A lui de décider.


Antoine va chercher à comprendre ses parents, à les découvrir, eux qui se sont toujours dissimulés à lui avec tant dapplication : pourquoi ne lui ont-ils jamais rien dit dAntoinette et de son mal ? de cette douleur qui les tenaillait ?Pourquoi, lui, est-il arrivé au monde tant d’années après sa soeur ?

Mon avis

Antoine reçoit une lettre. Il reconnaît l’écriture de son père, or celui-ci est décédé trois semaines plus tôt, à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Il apprend que ses parents sont partis sans lui confier leurs secrets ; ils lui seront révélés par La Longère, la demeure dans laquelle son père a terminé ses jours. Il s’interroge : qui a posté le courrier ? Quel mystère cache la maison ?

La lecture du testament apporte elle aussi des surprises. Le désir paternel est que la propriété soit léguée à une association pour les personnes en situation de handicap. C’est une suggestion, pas une obligation. Avant de prendre sa décision, Antoine s’immerge dans le passé familial. Il réalise alors que des pans entiers de celui-ci lui ont été cachés. Il se remémore ses souvenirs d’enfance et les confronte à ses découvertes ; cela ressemble à un jeu de piste guidé par l’essence de ses parents. Il avance à son rythme, prenant le temps d’assimiler la stupeur des révélations. Cette quête devient la sienne.

Agé de soixante-cinq ans, Antoine est éditeur. Quelques mois plus tôt, il a reçu un tapuscrit par mail. Il souhaite le publier, sans passer par le comité de lecture. Le texte de Pierre L’Homme résonne tant, en lui, qu’il l’a déjà lu six fois. Le Roman de L’Homme, tel est son titre, le bouleverse et lui parle. Il aimerait l’avoir écrit. Son questionnement au sujet de cette œuvre s’intègre à celui qui concerne son héritage. Des éléments troublants les relient. J’ai aimé la passion qui l’anime lorsqu’il parle de son métier, ainsi que ses confidences au sujet des difficultés que le Covid a entraînées.

Antoine enquête sur le passé de ses parents, le récit de ses investigations est ancré dans le présent et marqué par l’actualité, mais concerne les choix qu’il doit effectuer pour le futur. Les temporalités se rejoignent dans un « tourbillon apaisé », empreint de nostalgie et d’espérance. Malgré sa stupéfaction, Antoine accueille l’histoire de ses parents, avec amour et empathie. Il se questionne sur le poids de leurs secrets sur sa propre existence et sa raison d’être. Les révélations sont fracassantes, mais il ne juge pas les silences, il les entend et essaie de les comprendre.

Juste avant L’ESPÉRANCE est un roman tendre et nostalgique sur les secrets de famille, l’amour familial, le handicap, la passion des livres, l’espérance personnelle et humaniste. Il contient des rebondissements, pourtant, son rythme donne une sensation de douceur perpétuelle. J’ai adoré.

Je remercie sincèrement Laura des Editions Christine Bonneton pour ce service presse.

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