
Le Chant des reines
Sarah Bell
Editions Calmann-Lévy
Collection Territoires
Quatrième de couverture
En Bretagne, le combat d’une femme en quête de renaissance
Fanny se consacre corps et âme à la petite ferme apicole qu’elle a reprise dans les environs de Rennes. Entre agriculteurs et néo-ruraux, sa vie pourrait être douce dans ce coin champêtre et convivial si elle ne restait hantée par la disparition de son fils adolescent après le naufrage de son couple.
Alors qu’elle tente de composer avec cette perte insurmontable, Fanny est rattrapée par l’ombre d’un secret…
Mon avis
Depuis quatre ans, Fanny possède une ferme apicole. Elle vit seule avec sa chienne Glinka, mais elle se rend, régulièrement, au bar de l’Ecluse, tenu par son amie Suzanne. Cette dernière connaît le passé que fuit l’apicultrice. Elle sait aussi ses attentes et ses espoirs. Elle est la détentrice de ses secrets sur lesquels elle veille sans, pourtant, les parcourir.
Cet été, Fanny décide de prendre une stagiaire. C’est le premier jour d’Angora, intéressée par l’élevage d’abeilles. Au début, les questions personnelles de la jeune fille gênent sa maître de stage, pour qui il est difficile de renoncer à la solitude. « Une douce sauvage qui s’est retirée du monde, c’est à cela que Fanny lui fait penser. » (p. 48) Mais, lorsqu’elle décrit son métier et présente ses installations, elle se transforme. Enthousiaste, elle transmet sa passion avec pédagogie et exaltation. J’ai été fascinée par ses explications sur le fonctionnement des abeilles, sur le rôle de chacune au sein de la ruche. J’ai été émerveillée par ses éclaircissements au sujet de la hiérarchie et les besoins de chacune. Fanny mêle la magie et la rationalité : elle est captivante. J’ai aussi aimé le respect qu’elle témoigne à la nature.
Ancienne infirmière, Fanny a quitté la région parisienne pour tenter de se reconstruire. Entièrement dévouée à ses abeilles, elle exprime ses douleurs dans ses peintures et ses écrits. Elle extériorise le manque provoqué par la disparition de son fils. Au début, le défaut d’informations m’a fait imaginer une histoire éloignée de la réalité. Puis, des phrases glissées, avec parcimonie, m’ont orientée dans une autre direction. Fanny entoure ses souffrances d’un voile de pudeur, aussi, ses confidences sont morcelées. Ce sont les choix de mots ou l’absence de ceux-ci qui m’ont révélé, par petits bouts, son passé. J’ai été touchée par sa sensibilité, par ses épreuves, par sa force et par sa mansuétude.
Le Chant des reines a reçu le Prix Jeune Talent Jeannine Balland. J’ai, énormément, aimé la plume sensible et délicate de Sarah Bell. J’ai été émue par la personnalité douce et pudique de Fanny et j’ai été passionnée par ses descriptions du monde apicole. J’ai adoré ce roman.
Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.
