Coup-pure, Florentine Hennon

Coup-pure

Florentine Hennon

Editions Kiwi

Quatrième de couverture

Tara, 43 ans, a tout pour être heureuse : trois enfants sympathiques, un deuxième mari dont elle est follement amoureuse, un premier mari avec qui elle est en très bons termes, des élèves qui l’apprécient, des amis fidèles qui la chérissent… Malgré ce bonheur apparent, ses doutes incessants et son manque de confiance en elle lui mènent la vie dure. Mais elle refuse de sombrer dans la déprime ; elle affiche un sourire radieux et enclenche le pilote automatique.


7 mai 2017. Elections : Macron contre Le Pen. Résultats. Coup de poing involontaire en plein visage de la part du meilleur ami, dont l’explosion de joie l’a rendu maladroit. Après un examen effectué par sécurité aux urgences, Tara n’a rien, juste une belle bosse. Et pourtant, quelque chose a changé en elle… Un petit rien qui la rend différente. Une mémoire revenue. Un chamboulement sensoriel et émotionnel qui va la pousser à remettre en question son quotidien et sa propre identité.


Grâce à un voyage initiatique en Inde, Tara entame un long cheminement pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie et la mener là où elle l’entend. Enchaînant les coups (coup bas, coup de folie, coup de gueule, coup de chance, coup de tête, coup de fouet…) au fil des chapitres, Coup-pure rassemble des tranches de vie dans lesquelles tous les lecteurs pourront se retrouver, avec l’espoir de parer à toutes ces attaques et, comme Tara, de tenter de transformer leur vie en coup de maître.

Mon avis

7 mai 2017, Tara passe la soirée chez ses amis Thierry et Karine. Ils attendent, fébrilement, les résultats de l’élection présidentielle. Tara ne voit pas apparaître le visage du nouveau chef de la France : son meilleur ami l’assomme, involontairement, en exprimant sa joie de manière démonstrative. Après une attente de douze heures aux urgences, elle est rassurée : elle a juste une bosse. Pourtant, elle ressent un changement en elle.

Avant cet accident, Tara cachait un mal-être. Elle est très amoureuse de son deuxième époux, elle s’entend très bien avec le premier, elle est mère de trois enfants adorables, une enseignante appréciée et a des amis fidèles, mais elle n’est pas heureuse. Elle se reprochait de réfléchir trop, de douter et elle pleurait en silence, lorsqu’elle était seule. Depuis le coup de poing qu’elle a reçu, elle semble s’être reconnectée à ses émotions et à ses sensations. Elle a retrouvé une capacité d’émerveillement et chaque expérience devient une première fois. Tous ces sens s’éveillent. Chaque moment qu’elle vit fait vibrer son corps et tous ses souvenirs « se font aussi corporels, émotionnels. » (p. 17). Pleurer d’émotion à la lecture d’un poème, être bouleversée par des enfants, être remuée par la présence de ses proches apportent du bonheur. La situation est plus délicate lorsque le corps a gardé la mémoire des émois que l’ex-mari provoquait.

Passé la première stupeur, Tara apprivoise ses réactions exacerbées. Elle apprécie de ne plus être entravée par des filtres cérébraux, même si, parfois, ce nouveau mode de fonctionnement entraîne des situations gênantes pour elle et amusantes pour nous, lecteurs. Coups bas, coups de chance, coups de cœur, coups de folie : son quotidien devient un tourbillon sensoriel, jusqu’au coup fatal qui la rend coup-able. C’est le moment de mettre un coup de balai : elle entreprend un voyage initiatique, en Inde, où elle reçoit un coup de flip, qui lui fait prendre conscience que les solutions se trouvent en elle. Cette coup-pure et cette introspection sont nécessaires pour reprendre les rênes de sa vie.

Les titres de chapitres sont amusants : ils sont des jeux de mots autour du mot « coup » et représentent l’état d’esprit de Tara ou donnent une indication sur l’évènement auquel elle est confrontée. Chacun d’eux correspond à une tranche de vie. En ce qui me concerne, j’ai souri, car Cou-Pure m’a rappelé que j’avais de la chance d’avoir gardé un émerveillement d’enfant. De plus, lorsque je vis un moment de bonheur, je m’en imprègne complètement et je le ressens autant physiquement qu’au niveau cérébral. Tara découvre ce lâcher-prise. Cela ne se fait pas sans maladresse, ni sans dégâts, car c’est nouveau pour elle. Aussi, j’ai été amusée par certaines scènes, alors que d’autres m’ont beaucoup touchée, en raison de leur symbolique.

J’ai beaucoup aimé ce roman déculpabilisant et plein de fraîcheur.

Je remercie sincèrement Elya des Éditions Kiwi pour ce service presse.

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