Tuer le temps, Paul Joubert

Tuer le temps

Paul Joubert

Éditions de l’Archipel

Tuer le temps, le premier roman de Paul Joubert alias Grosso Modo

Et si en finir avec la vie n’était pas mourir mais changer d’époque ?

C’est ce que découvre Édith quand elle décide de mettre fin à ses jours mais qu’elle se réveille dans un lit d’hôpital en… 1905, plus de 150 ans avant sa naissance. À peine remise de son passage à l’acte qu’Alfred de Crancy, héritier d’un empire industriel, lui propose d’intégrer l’entreprise familiale à de hautes fonctions en échange de ses connaissances sur les innovations futures. 

Alors qu’elle est choyée comme un être précieux, les discours autour d’elle sont de plus en plus ambigus. Tandis que certains l’acclament comme une visionnaire, d’autres, comme ce magnat des affaires qu’on surnomme « l’Oncle »,  semblent connaître son secret. Et si elle était loin d’être la seule dans son cas ?

Dans ce roman, plongez dans une véritable machination où les époques s’entremêlent et même la vérité prend des allures de mensonge.

Âgée de trente ans, Edith est en dépression. Le 13 février 2080, elle se suicide. Sa tentative échoue et elle atterrit plusieurs siècles en arrière. Le contexte est angoissant, aussi, elle décide de se donner la mort, à nouveau. Une fois encore, elle se réveille, dans un lit d’hôpital, dans une époque antérieure à celle de sa naissance. Elle comprend, avec stupeur, qu’à chaque tentative de suicide, elle ne meurt pas : elle est transposée à une autre date. Elle finit par accepter de ne rien comprendre. « J’ai accepté que cette époque passée soit peut-être ma vie future. » (p. 36) 

Étonnamment, en 1905, certaines personnes semblent savoir qui est Edith. Cependant, très vite, elle devient méfiante. Ceux qui la dorlotent, semblent attendre quelque chose de sa part. D’autres personnes tiennent des discours sibyllins. Elle est déterminée à comprendre ces attitudes et redouble de prudence. Devenue une « voyageuse du temps », elle enquête sur ses vies passées. Mais à qui peut-elle accorder sa confiance ? Qui est-elle elle-même ? Son histoire à travers le temps semble avoir un impact considérable sur son existence actuelle du début du XXe siècle. Sa quête devient obsessionnelle. En raison des évènements auxquels elle assiste, cela se comprend aisément.

Paul Joubert indique que « La mort est une obsession dans (sa) vie et dans (son) travail d’écriture ». Dans Tuer le temps, il propose une vision de la vie après la mort. Celle-ci est très originale. Elle est bien ficelée, aussi, j’y ai adhéré, le temps de ma lecture. J’ai accompagné Edith, dans son enquête, je me suis interrogée à son sujet et à celui des personnes gravitant autour d’elle. Quel est ce secret si important, dont elle n’a pas connaissance ? J’étais impatiente de connaître la réponse et j’avoue que j’attendais un peu plus de sensationnalisme. Alors que l’idée de départ m’a beaucoup surprise, la suite ne m’a pas bluffée comme je l’escomptais. Peut-être me suis-je habituée à l’incroyable ? Aussi, j’ai bien aimé ce roman, car j’étais intriguée par l’enquête, mais je perçois qu’il ne me marquera pas.

Je remercie sincèrement Mylène des Éditions de l’Archipel pour sa confiance.

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