La sagesse des éléphants, Françoise Malby-Anthony

La sagesse des éléphants

Françoise Malby-Anthony

Éditions Albin Michel

Et si les éléphants avaient tout à nous apprendre ?

Lorsqu’en 1999 Françoise Malby-Anthony et son mari Lawrence créent la réserve de Thula Thula en Afrique du Sud, la jeune femme ignore encore que cela va changer sa vie à jamais.


Le couple inaugure les lieux en accueillant sept éléphants, les premiers de ce qui formera une grande famille d’animaux sauvages. Profondément touchée par l’intelligence et la sensibilité des éléphants, Françoise établit très vite avec eux un langage et un lien uniques. Désormais, veiller à leur sécurité et à leur bonheur devient l’oeuvre de sa vie.


Mais de terribles défis l’attendent. La mort de son mari en 2012, de violentes sécheresses, les agressions des braconniers, le Covid, la menace de l’État d’abattre ses troupeaux si elle n’agrandit pas la réserve…


Sur ce chemin semé d’obstacles, l’amour qu’elle donne aux animaux et qu’elle reçoit d’eux se révèle être une source inattendue d’énergie et de combativité. Ce sont eux, les éléphants, qui la guident à travers les épreuves : leur intuition, leur résilience, leur sens de la famille et de la communauté la poussent à aller de l’avant et à poursuivre son rêve.
Son récit, profondément émouvant, est une déclaration d’amour à la faune animale et à leur Terre, qui est aussi la nôtre, et dont nous devons tous prendre soin.

A la fin des années 1980, Françoise Malby-Anthony effectue, avec son mari Lawrence, son premier voyage en Afrique du Sud. Dix ans plus tard, ils créent une réserve naturelle : Thula Thula. En zoulou, thula signifie calme. En août 1999, ils ont accueilli leurs sept premiers éléphants. C’étaient des animaux réputés à problèmes, aussi, ils étaient menacés d’être abattus. Pour agrandir la harde, il était nécessaire d’étendre les terres. Le rêve de Lawrence était de « créer une immense réserve dédiée à la protection de la faune sauvage au Zululand. » (p. 22) Il est, hélas, décédé en 2012. Entourée d’une équipe dévouée, son épouse a perpétué le projet. La réserve est habitée par de nombreuses espèces : éléphants, rhinocéros, girafes, antilopes, etc. Même un guépard a été introduit, pour la première fois dans la région depuis 1941. Au centre du livre, des photos des animaux sont insérées : Savannah est superbe. Au moment de l’écriture du livre, cette femelle attendait d’être rejointe par deux mâles, une fois les permis délivrés (que d’embûches pour les obtenir !).

Dans La sagesse des éléphants, l’auteure confie ses peines, ses joies et ses victoires. Elle est confrontée à de nombreuses difficultés : les sécheresses, la pandémie et le confinement entraînant une perte de revenu gigantesque, les contraintes administratives qui sont un véritable parcours du combattant et la lutte contre les braconniers, etc. Pour protéger les animaux de ces derniers, elle est forcée de prendre des mesures qui lui brisent le cœur : décorner les rhinocéros pour leur éviter d’être tués, déplacer les animaux, leur donner une contraception, les surveiller pour leur sécurité, etc. Elle est émue par le comportement des animaux orphelins, comme Thabo (tous les individus ont un nom), un rhinocéros qui ne connaît pas les codes de son espèce. Pour contrer les menaces d’abattage de ses troupeaux, elle doit toujours se battre pour agrandir le domaine. Aujourd’hui, il est de 5 500 hectares.

Cette femme admirable partage aussi ses joies, telles celles des naissances. Les animaux évoluent sur des terres qui leur appartiennent et leur conviennent, dans le respect de leur nature et en liberté. L’auteure décrit ses observations, leur mode de vie, leurs habitudes et de leurs relations entre congénères et avec les humains. Cette amoureuse des êtres vivants relatent des moments émouvants, amusants, douloureux, tristes et attendrissants. Elle transmet son amour de la faune sauvage. J’ai été fascinée et bouleversée par la harde d’éléphants, les hyènes m’ont ébranlée en raison des règles qui régissent leur meute, je suis tombée amoureuse des rhinocéros et du petit Thabo, etc. J’ai été en totale immersion dans la réserve et j’ai été émerveillée par le récit de la vie du monde sauvage. En dehors des mesures de sécurité, Françoise Malby-Anthony n’intervient pas, c’est la nature qui s’exprime. Cependant, chaque acte de soin, de transport, etc, nécessite des revenus faramineux et des méthodes spectaculaires (hélicoptère, armes pour repousser les braconniers, etc.).

La sagesse des éléphants est une ode au monde animal, un message de reconnaissance aux personnes qui travaillent avec l’auteure et un récit captivant sur les espèces en danger. La plus grande part du livre est consacrée aux animaux peuplant la réserve. C’est magique et bouleversant. Je ne laisserai plus un vétérinaire me dire que je fais de l’anthropomorphisme. En effet, ce témoignage dépeint des scènes merveilleuses. L’auteure espère que « les générations futures pourront vivre l’une des plus belles et des plus profondes expériences qui soit : voir un éléphant, un rhinocéros, un guépard ou un lion se promener en liberté dans son habitat naturel. Au cœur de l’Afrique sauvage. » (p. 320)

Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Albin Michel pour sa confiance.

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