Mon cœur a déménagé, Michel Bussi

Mon cœur a déménagé

Michel Bussi

Éditions Presses de la Cité

«Papa a tué maman.» Rouen, avril 1983. Ophélie a – presque – tout vu, du haut de ses sept ans. Mais son père n’est pas le seul coupable. Un autre homme aurait pu sauver sa mère.

Dès lors, Ophélie n’aura plus qu’un but : retrouver les témoins, rassembler les pièces du puzzle qui la mèneront jusqu’à la vérité. Et, patiemment, accomplir sa vengeance…

Enfant placée en foyer, collégienne rebelle, étudiante évoluant sous une fausse identité, chaque étape de la vie d’Ophélie sera marquée par sa quête obsessionnelle et bouleversante.


Dans une intrigue qui mêle roman d’amour et d’amitiés, récit initiatique et manipulations, Michel Bussi dessine aussi une fresque sociale inédite des années 1990 avec ce nouveau thriller.

29 avril 1983. Ophélie (Folette), âgée de sept ans, entend les appels de sa mère. Celle-ci supplie le travailleur social, administrateur de sa tutelle, de lui donner de l’argent. Elle lui dit que si son mari ne peut pas acheter d’alcool, il va la tuer. Richard Vidame reste sourd à ses prières. « Il SAVAIT. Et pourtant il n’a rien fait. » (p. 15) Après son départ, elle l’appelle à l’aide. Il ne décroche pas.

A 2 h 10 du matin, la petite fille est réveillée par des cris de dispute entre ses parents. Elle voit sa mère quitter l’appartement, puis son père la suivre. Elle tente de les rattraper, dans la nuit. Elle arrive trop tard : Maja a été tuée par son mari. Ce dernier est incarcéré et Ophélie intègre un foyer. Elle se fait une promesse : contacter les éventuels témoins de l’enchaînement des faits et se venger de la seule personne qui aurait pu sauver sa maman.

Sa quête imprègne toutes les étapes de sa vie. Le récit est divisé en trois périodes : son enfance (1983), son adolescence (1995) et le début de sa vie d’adulte (1999). Les chapitres, au nombre de 66, sont courts et dans chacun, elle s’adresse à un personnage. L‘utilisation de la deuxième personne du singulier renforce le message. Il varie selon les interlocuteurs. Ce choix permet de livrer les véritables pensées d’Ophélie, mais donne, aussi, la sensation de connaître chacun aussi bien qu’elle.

Nina, son amie du foyer, est celle qui recueille le plus de confidences. Elle est un pilier pour elle et elle participe, activement, aux projets de justice de sa compagne d’infortune. Bien sûr, les deux copines cachent leurs projets à Béné, leur éducatrice, très investie auprès des enfants dont elle a la charge. Au fil des évènements et de la maturité d’Ophélie, ses plans évoluent ; notre interprétation et nos certitudes, également. Les renversements de situation, dont Michel Bussi a le secret, créent un doute antagoniste au précédent. Ils se produisent en douceur, comme pour respecter la douleur de Folette.

Le point de départ du roman est la mort d’une femme, provoquée par la violence de son mari. J’ai aimé que le cœur en soit les conséquences pour l’enfant du couple : son placement en foyer, son besoin de connaître le déroulé des faits, son désir de justice, sa volonté de punir ceux qui n’ont rien fait, les répercussions sur sa construction, les terribles drames nés de ses actions, etc. J’ai été très touchée par cette petite fille. J’ai compris ses actes, même si j’ai tremblé pour elle, et j’ai été ébranlée par de terribles retombées. J’ai adoré ce roman émouvant et surprenant. Même si je n’ai encore pas lu tous les livres de Michel Bussi, celui-ci est un de mes préférés.

Je remercie sincèrement les Éditions Presses de la Cité pour ce livre gagné lors d’un concours.

J’ai dû rêver trop fort

On la trouvait plutôt jolie

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