Un été à Caméline, Aurélie Haderlé

Un été à Caméline

Aurélie Haderlé

Éditions Presses de la Cité

Collection Terres de France

Quatrième de couverture

Naïs a quitté sa Provence et sa lavandicultrice de mère pour s’installer à Paris. Elle a aujourd’hui trente-six ans et sa mère vient de mourir. Fille unique, elle hérite de sa propriété. Naïs plaque tout pour se revenir à Caméline, son village perché entre Ventoux et Lubéron.


Son ami d’enfance, Gabriel, murailler de son état, vient également de se réinstaller dans la région. Mais les retrouvailles entre Naïs et Gabriel sont difficiles : le jeune homme, sombre et mutique, refuse de renouer tout contact. Au village, d’obscures rumeurs circulent sur son compte. Mais Naïs tisse de nouvelles amitiés : Émilie, qui gère la boutique d’huiles essentielles et qui attend son premier enfant, Arthur, le vacancier belge qui loue le gîte de la propriété…


Elle réapprend le travail de la terre aux côtés de Bénédicte, l’ouvrière agricole de sa mère, la récolte de la lavande, la distillation, la confection de savons…  Naïs change complètement de vie.


Au fil de l’été, le cœur de Naïs est tiraillé entre les sentiments profonds qu’elle éprouve pour Gabriel, et l’attachement sincère qu’elle ressent pour Arthur. Mais quand elle réalise que c’est de l’amitié, et non de l’amour, qui l’unit à Arthur, et qu’elle ouvre son cœur à Gabriel, celui-ci la repousse. Rongé par un secret, par la honte et la culpabilité, Gabriel quitte le village…

Mon avis

A dix-huit ans, Naïs a quitté Caméline, son village natal, situé entre Ventoux et Lubéron, et s’est installée à Paris. Au décès de sa mère, elle reprend la gestion de l’exploitation familiale de lavande. En instance de divorce, elle n’hésite pas à tout quitter, poussée par le devoir. « La propriété est dans la famille depuis de nombreuses générations et n’a cessé de s’agrandir au fil du temps. » (p. 12) Depuis son retour, elle a sympathisé avec Émilie, une jeune femme qui tient la boutique d’huiles essentielles et qui était très proche de sa mère. Elles ont un coup de foudre amical. Elle renoue, également, avec Bénédicte, qui secondait sa mère, depuis les douze ans de Naïs. C’est une femme brusque, grincheuse et aigrie, mais très compétente. Elle est la mère de Gabriel.

Cela fait dix ans que Naïs n’a pas vu ce dernier. Il était son ami d’enfance et ils ont perdu contact, quand la jeune femme s’est mariée. Elle découvre que les fréquentations du jeune homme font l’objet de rumeurs. Il est murailler. Il a disparu, pendant des années, et est employé par une clientèle de luxe. On le voit, régulièrement, avec un homme en costume, qui roule dans des voitures toujours plus somptueuses que la précédente. Les villageois en sont certains : Gabriel côtoie la mafia. Naïs s’interroge. Elle est troublée par son charme ténébreux, mais le jeune homme l’évite.

L’arrivée d’Arthur, un Belge excentrique, lui redonne le sourire. Il a loué un gîte pour une période indéterminée. Exubérant et terriblement attachant, il confie, à Naïs, les véritables raisons de son séjour. Pour des raisons différentes, la jeune femme est attirée par les deux hommes. Mais en réalité, elle est à la recherche d’elle-même. Fragilisée par son divorce et par son deuil, c’est la mémoire de sa mère et les regrets qui ont provoqué son retour aux sources. Mais son destin n’est pas d’être lavandicultrice.

Au fil des pages, Arthur, Gabriel et Naïs livrent leur histoire et leurs remords. L’exubérance du premier cache une blessure. L’attitude mystérieuse du second dissimule un lourd secret, qui l’empêche d’être heureux. Quant à la dernière, elle regrette son comportement de jeunesse. Chacun à sa manière, tente d’exorciser le passé. J’ai été, particulièrement, touchée par celui du murailler. Révélé tardivement, il m’a énormément surprise. J’ai, alors, compris son repli.

J’avais adoré Le cœur des fileuses d’Aurélie Haderlé. Son nouveau roman est différent. Inconsciemment, j’attendais un roman sociétal, aussi, j’ai été surprise par Un été à Caméline. Il est une tranche de vie dans le monde de la lavande, pimentée par des secrets et des intrigues amoureuses. J’ai bien aimé cette jolie histoire.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

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Le cœur des fileuses

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