Les enfants de Haretz, Rosa Ventrella

Les enfants de Haretz

Rosa Ventrella

Editions Les Escales

Quatrième de couverture

Une extraordinaire épopée faite de résilience et de sacrifice, d’innocence et de courage.

1939. Margit et János coulent des jours heureux dans leur paisible ville tchécoslovaque. Mais le jour où les nazis envahissent Prague, tout bascule. Leur enfance prend subitement fin, alors qu’ils n’ont que douze et huit ans.

Les premières parades nazies sont très vite suivies par des rafles. Avant d’être arrêtés, les parents de Margit et János parviennent à les cacher chez leurs voisins. Mais très vite, la générosité de ces derniers se tarit et les enfants doivent fuir.

Alors qu’ils errent dans les forêts et les champs de Bohême, Margit et János rencontrent d’autres enfants qui traversent l’Europe pour rejoindre l’Italie. Là-bas, un groupe de militants les attend pour les recueillir, dans l’espoir de leur rendre leur enfance et de les amener sur la Terre promise. Le charismatique Frantz, du haut de ses quinze ans, mène le voyage qui durera plusieurs années pendant lesquelles ils apprendront à survivre et à se protéger mutuellement, comme une vraie famille.

Mon avis

Margit a douze ans et son frère, Janos, a huit ans, quand leurs parents annoncent que les nazis sont aux portes de la ville. Nous sommes le 16 mars 1939, en Tchécoslovaquie. Quelques mois plus tard, les enfants apprennent qu’ils ne peuvent plus aller à l’école et leur père ne sort plus sans une étoile jaune sur son manteau. Un matin de l’automne 1941, ce dernier les informe que tous les Juifs sont convoqués au palais des Expositions, mais qu’ils n’iront pas : ils vont fuir. Tout est planifié pour le lendemain matin. Hélas, le soir même, les nazis frappent à leur porte. Les enfants sont cachés dans un meuble et les parents sont arrêtés. Quelques heures plus tard, des voisins viennent chercher les petits. Ils les installent dans une mansarde, accessible par une échelle et une trappe.

Lorsque la peur des nazis devient trop forte, monsieur et madame Roth ordonnent à Margit et à Janos de partir. Ces derniers errent dans la forêt, déterminés à rejoindre Paris, la peur au ventre d’être capturés par les Allemands. Ils traversent des villages, l’effroi et la méfiance chevillés au corps. Pendant leur périple, ils rencontrent d’autres enfants qui les accueillent dans leur groupe. Frantz, âgé de quinze ans, s’est attribué le rôle de guide. Son objectif est de sauver le plus d’enfants possible. Dans les bois, c’est une famille qui se crée et avance ensemble. Les enfants de Haretz raconte une tragique et bouleversante épopée, inspirée de celle des enfants de Selvino.

Dès le début, je me suis attachée à Margit et à son frère. J’ai été ébranlée par leur courage et par celui de leurs nouveaux compagnons de survie. Ces gamins, livrés à eux-mêmes, m’ont époustouflée par leur solidarité et leur maturité. J’ai été émue par leurs souffrances et par leurs épreuves, mais aussi par les drames qui ont jalonné leur terrible parcours. L’auteure n’a pas édulcoré la réalité, aussi l’expédition est, régulièrement, endeuillée. Attachée à tous, j’ai été éplorée par des évènements douloureux. 

Durant leur interminable voyage, le nom de Moshe Zeiri, un soldat juif de l’armée britannique, est souvent évoqué. Cet homme, qui a réellement existé, a créé la Maison des enfants, à Sciesopoli, en Italie. « Il voulait rassembler des enfants et adolescents orphelins de la Shoah. » (p. 263) Il voulait les sauver de l’intérieur, leur offrir leur histoire, leur faire redécouvrir qui ils sont et leur offrir une renaissance en Palestine. Il a tenté de redonner espoir à plus de 800 enfants. J’ai été très touchée par ses actions humanistes. Les premières parties du roman décrivent la survie physique des enfants juifs, pendant la guerre ; la dernière dépeint celle de leur identité, de leur âme.

Les enfants de Haretz m’a bouleversée.

Je remercie sincèrement Anne des Éditions Les Escales pour ce service presse.

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