Les Ombres de Big Ben, Michelle Salter

Les Ombres de Big Ben

Michelle Salter

Editions de l’Archipel

Quatrième de couverture

Elle voulait le droit de vote. Elle a trouvé la mort…

Londres, 1920. Pour la première fois, deux femmes s’affrontent pour devenir députée. À cette occasion, la journaliste stagiaire Iris Woodmore revient dans le quartier de la Chambre de la Communes – un lieu douloureux pour elle.


Six ans plus tôt, sa mère y est morte en se noyant dans la Tamise en marge d’une manifestation de suffragettes. Non loin de Big Ben, un homme révèle à Iris que sa mère n’est pas tombée par accident – elle a sauté.


Bien décidée à découvrir la vérité, Iris mène l’enquête. Tous les indices semblent converger vers Crookham Hall, la majestueuse demeure de Lady Timpson… l’une des candidates à l’élection. Une honorable façade, qui semble cacher bien des secrets.


Mêlant enquête policière et récit historique, ce roman est aussi celui du combat des femmes pour leurs droits dans l’Angleterre du début du xxe siècle.

Mon avis

1920, Londres. Iris est une jeune journaliste. « En 1918, la loi de représentation du peuple avait donné le droit de vote à tous les hommes de plus de vingt et un ans, et uniquement aux femmes de plus de trente ans, si elles étaient propriétaires ou riches locataires, diplômées de l’université britannique ou épouses d’un universitaire ». (p. 21) Pourtant, à Aldhershot, deux femmes et un homme se présentent à l’élection partielle locale des députés. L’une des candidates, Mme Siddons est une amie d’Iris et l’a invitée à assister à un débat à la Chambre des communes.

Iris est très nerveuse lorsqu’elle pénètre dans le bâtiment. A l’intérieur de la Chambre du Parlement, son regard s’attarde sur la Galerie des dames : « le simple fait que ma mère s’y était trouvée juste avant de mourir me donna ma chair de poule » (p. 21). Six ans plus tôt, sa mère, une suffragette, s’est noyée dans la Tamise. Après la séance, la jeune femme se rend sur les lieux du drame. Un vieux marin lui affirme que Violet n’est pas tombée : elle a sauté. Il était présent, c’est lui qui a repêché son corps.

Iris ne comprend pas : sa mère ne savait pas nager. Elle a toujours pensé que cette dernière avait paniqué et trébuché après une action du mouvement, au sein du palais de Westminster. Elle est déterminée à découvrir la vérité, persuadée que la suffragette devait être poursuivie. Elle décide de remonter le passé. Ses investigations rejoignent le sujet de son article : elles la mènent à Crookham Hall, la demeure de Lady Timpson, candidate à la députation. Elle apprend qu’une domestique, Rebecca, a disparu, elle aussi, en 1914.

Les ombres de Big Ben est une photographie de la condition féminine britannique et du contexte politique des années 1920. Il décrit la lutte des suffragettes et des suffragistes pour le droit de vote des femmes. J’ai été touchée par leur combat et par leurs actions, menées malgré les risques pour leur liberté, mais aussi pour leur vie. Michelle Salter rend un vrillant hommage à celles qui se sont battues pour les droits des femmes. De plus, la description des programmes des trois candidats détaille les évolutions nécessaires de la société. Elle s’attache aux différences de classe, de sexe, d’instruction, etc. J’ai aimé le décryptage impartial d’Iris.

La journaliste est une jeune femme moderne, obligée de se conformer aux règles. Même si elle aspire aux mêmes changements que sa mère, elle ne possède pas sa fougue, elle est mesurée, mais elle est, cependant, acquise à la cause. J’ai aimé son caractère nuancé : elle est intelligente, mais possède une part de candeur ; elle est déterminée et prudente à la fois, etc. Tous les portraits sont ciselés, aussi comme dans la réalité, je me suis attachée à certains personnages pour leurs qualités et malgré leurs défauts.

Ce roman est aussi un suspense, puisque, pendant la campagne électorale, un meurtre est perpétré. En raison du manque de preuves, les investigations s’attachent aux faits et à la personnalité du défunt et à celle de la personne accusée. L’enquête dévoile des secrets sulfureux et dénonce la domination patriarcale, le peu de considération accordée à la parole des femmes et le poids des apparences. J’ai été captivée par les enjeux judiciaires.

J’ai adoré Les Ombres de Big Ben et j’aimerais beaucoup retrouver Iris, dans de nouvelles aventures.

Je remercie sincèrement Mylène des Éditions de l’Archipel pour ce service presse.

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