Ce que disent les hirondelles, Catherine Boissel

Ce que disent les hirondelles
Catherine Boissel
Editions Presses de la Cité
Collection Terres de France

Quatrième de couverture

En Normandie, Henri et Pauline forment un couple uni. Mais, en ces années 1930, la vie n’est pas simple. La crise économique a ruiné leur élevage de chevaux, Henri est devenu agriculteur. Un changement qu’il accepte avec philosophie grâce à la tendresse de son épouse. Leurs trois enfants grandissent dans une atmosphère heureuse, et Fanfan, l’aîné, connaît bientôt l’émoi du premier amour.

Mais un événement inattendu vient ébranler leur quotidien. Invité par un ami, Henri part pour Berlin ; dans son journal, il consigne sa découverte horrifiée de l’Allemagne nazie. La déclaration de guerre confirme ses pires appréhensions.

Tandis que sa famille subit l’Occupation, Fanfan, enrôlé le jour de ses vingt ans, est fait prisonnier à Dunkerque. Évadé, résistant, il va tenter de traverser cette période douloureuse en restant fidèle aux valeurs des siens. La guerre les épargnera-t-elle ?

Une chronique familiale passionnante, le destin de héros ordinaires face au souffle de l’Histoire.

Mon avis

Avril 1934, en Normandie. Fanfan est amoureux de Yolande, la sœur aînée de son meilleur ami. Mais la belle lui préfère un garçon de son âge, un voyou. Son chagrin a des répercussions sur ses études, ce qui met son père en colère. Ce dernier, Henri, est une gueule cassée. La crise économique lui a fait perdre son élevage de chevaux et depuis, avec son épouse, il gère une exploitation agricole. Un jour, il est invité à Berlin. Son hôte est un Allemand, Friedrich ; il l’a rencontré, pendant la guerre, quand ils étaient tous deux hospitalisés et, en dépit de leurs nationalités ennemies, ils ont sympathisé. Henri est horrifié par le changement de son ami, qui a prêté allégeance au parti nazi. Il découvre les bancs jaunes, réservés aux Juifs et il entend des discours qui le pétrifient. Durant ce séjour, il vit de terribles épreuves, qu’il ne confiera jamais à Pauline, son épouse, et il rentre chez lui, inquiet et perturbé. La déclaration de guerre confirme ses craintes.

Le jour de ses vingt ans, Fanfan est mobilisé. Pendant la bataille de Dunkerque, il est fait prisonnier, puis il s’enrôle dans la Résistance. Dans son village natal, chacun tente de survivre à l’Occupation. Certains se comportent en héros, d’autres collaborent. Tous paient le prix de leurs actes, à un moment ou un autre. Le courage est puni par les nazis, la trahison l’est lors de l’Epuration. Mais la clandestinité ne permet pas toujours de connaître la vérité sur l’attitude de chacun.

Comme beaucoup de familles françaises, les Dherfeuil souffrent, mais tentent de trouver de l’apaisement dans des mots, des engagements ou des souvenirs. Ils sont encore très marqués par les stigmates du précédent conflit. Julien, par exemple, ne sera plus jamais le même. Il est le frère de Pauline. Elle est devenue une mère pour lui, alors qu’elle ne peut protéger ses enfants. Le poids des tourments affaisse ses épaules et elle ne peut qu’espérer que la guerre épargne les siens. Sera-t-elle exaucée ?

Je me suis attachée à cette famille et j’ai vibré de peur pour ses membres. J’ai été, particulièrement, émue par la bravoure de Fanfan. Son comportement rebelle et indiscipliné qui, pendant ses études, exaspérait les enseignants, s’est révélé une force pour lutter contre les Allemands. J’ai été très émue par ces jeunes qui ont accepté de sacrifier leur vie et de risquer la torture pour libérer leur pays. Cela fait mal de constater que la mémoire ne suffit pas et que des décennies après, un peuple est forcé de se comporter en héros. Fanfan et les siens n’étaient pas destinés à combattre, leur vie devait être paisible, mais la guerre a saccagé leur existence.

L’écriture de Catherine Boissel rend cette saga addictive. En effet, le souffle romanesque mêlé au quotidien de héros ordinaires donne au récit un élan qui m’emportait. J’étais admirative du courage démontré par les personnages, tout en me sentant proche d’eux. De plus, j’ai été touchée que, même en ces périodes sombres, l’amour ait besoin d’exulter.

Ce roman est la suite des Portes du bonheur et de La Chanson de Julien. Je n’ai lu aucun de ces livres, pourtant, je n’ai pas été perdue ni gênée. Catherine Boissel prend soin de rappeler les éléments importants et le passé des protagonistes. J’ai adoré Ce que disent les hirondelles.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

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