L’ivresse des flammes, Fabio Benoît

L’ivresse des flammes

Fabio Benoît

Éditions Favre

Quatrième de couverture

Par des nuits de brouillard, de violents incendies criminels ravagent des écuries et des étables. Lorsqu’un domaine agricole est réduit en cendres et le propriétaire laissé pour mort, les éleveurs et les habitants sont pris de panique, tandis que les médias s’enflamment. Le brasier ambiant ravive les blessures d’Angel, un homme qui a fui son pays pour échapper à la mafia calabraise. En se remémorant sa jeunesse dans une Sardaigne marquée par les enlèvements et la vengeance, il craint soudain que l’enfer frappe à nouveau à sa porte. Avec sa jeune compagne, Nina, ils décident de mener l’enquête. Tous les moyens sont bons pour assurer leur survie.
Tandis que la police, aidée d’une profileuse expérimentée, tente de démasquer le pyromane, d’autres forces obscures se mettent en action.
L’ivresse des flammes est le troisième opus d’un triptyque mêlant avec habileté humour et suspense, mettant en scène un homme marqué par son passé qui tente de refaire sa vie sous une nouvelle identité. Ce roman intense aux multiples rebondissements nous fait voyager dans les méandres souvent torturés de l’âme humaine. Construit de manière chorale, L’ivresse des flammes fait entendre la voix de chacun des personnages, dévoilant sans les juger leurs motivations profondes, leurs failles et leurs contradictions.

Mon avis

Deux incendies en moins de vingt-quatre heures : Marco comprend que le pyromane est de retour. L’an dernier, treize incendies criminels lui ont été imputés. Quel monstre faut-il être pour brûler des animaux vivants ? L’enquête révèle que les feux sont toujours allumés par des nuits de brouillard. Le commissaire Marc-Olivier Forel reçoit l’appui d’une profileuse expérimentée afin d’établir le profil du criminel. Lorsque les flammes ravagent, également, une maison d’habitation, avec le propriétaire à l’intérieur, Marco est interpellé par les différences de mode opératoire. Un homme, Angel, comprend que les méthodes sont liées à la mafia. Il connaît ce milieu, qui l’a obligé à fuir ses terres de Sardaigne.

L’ivresse des flammes est divisé en neuf parties, dans une alternance « D’avant » et « Maintenant ». Chacune d’entre elles est séparée en quatre ou cinq chapitres, écrits à la première personne du singulier, dans lesquels s’exprime un personnage différent. Nous sommes au plus près du protagoniste concerné. La temporalité navigue entre les enquêtes actuelles et l’héritage duquel Angel a souhaité s’émanciper. Ce dernier relate son apprentissage dans le monde du banditisme, alors qu’il était très jeune et qu’il ne rêvait que de peinture. Cependant, son père et son oncle envisageaient un autre destin pour lui. Il a appris le protocole pour faire parler, a découvert l’appétit des cochons pour certains mets surprenants, il lui a été enseigné qu’il ne fallait pas tremper dans la drogue, etc. Mais ce n’est pas la vie qu’il souhaite. Pourtant, quand la mafia s’en prend à certains de ses proches, il se transcende.

L’ivresse des flammes est la suite de Mauvaise personne et de Mauvaise conscience. Chaque tome peut se lire indépendamment. Pour ma part, je n’avais lu que Mauvaise conscience (ma chronique est ICI) et une similitude m’a frappée : les femmes sont en retrait, même quand elles influencent les évènements. Un autre point commun est l’humour. Au milieu de scènes qui devraient être glaçantes, l’auteur insère des formules et des précisions amusantes, qui font hésiter entre l’effroi et le rire. Cela crée un décalage original et réjouissant. Malgré le changement de narrateur, il est aisé de savoir qui raconte, en raison du contexte. C’est essentiellement l’intrigue qui demande de l’attention, car les rebondissements sont nombreux. J’ai bien aimé L’ivresse des flammes. Le format est atypique, cependant Fabio Benoît maîtrise les ficelles à la perfection.

Je remercie sincèrement les Éditions Favre et l’Agence Gilles Paris pour ce service presse.

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