Léonie B., Sébastien Spitzer

Léonie B.

Sébastien Spitzer

Éditions Albin Michel

Lorsqu’elle embarque à bord d’un bateau de la Marine nationale, Léonie B. n’a que dix-neuf ans. Elle s’est habillée en homme afin de participer à une expédition scientifique au pôle Nord. C’est l’audace de cette toute jeune femme qui séduit Victor Hugo lorsqu’il la rencontre à son retour. Ils ont vingt ans d’écart, sont tous deux mariés, le coup de foudre est immédiat.


Tout juste nommé Pair de France, l’écrivain est protégé par son statut. Léonie, femme émancipée, va payer de sa liberté cet amour interdit. Elle est envoyée à la prison pour femmes de Saint Lazare par son époux. Son sort fera prendre conscience à Victor Hugo de la condition des femmes et lui inspirera les premiers chapitres de son chef-d’oeuvre : Les Misérables.


Sébastien Spitzer est l’auteur de quatre romans couronnés par de nombreux prix littéraires et du Dictionnaire amoureux de Victor Hugo (Plon, 2023). Il est également administrateur de la Société des Amis de Victor Hugo. Léonie B., son nouveau roman, est tiré d’une histoire vraie.

Même si elle est peu évoquée dans les ouvrages consacrés à Victor Hugo, Léonie a, énormément, compté dans sa vie. Elle n’avait que dix-neuf ans quand elle a participé à une expédition scientifique au Pôle Nord. Elle est parvenue à convaincre Paul Gaimard, un célèbre explorateur, de la laisser monter à bord de la corvette La Recherche. Comme les femmes n’étaient pas autorisées à embarquer sur un navire de la Marine (elles étaient même soupçonnées de porter malheur), elle s’est coupé les cheveux et travestie en homme. Pendant la traversée, elle a vécu une expérience qui l’a transformée. A son retour, elle rencontre Victor Hugo. Il est fasciné par son audace ; elle a lu son livre Han d’Islande pendant son voyage.

Tous les deux sont mariés. Pourtant, malgré leur grande différence d’âge, ils tombent amoureux. Après quelques années de passion, leur relation secrète est découverte. Le mari trompé fait constater le crime d’adultère. Léonie est emprisonnée ; Victor Hugo est protégé par son statut d’homme. Il est révolté par la différence de traitement entre la jeune femme et lui et cherche à adoucir sa peine. Léonie semble lui avoir inspiré le personnage de Fantine, dans Les Misérables.

Même si, comme beaucoup de Français, j’ai peu lu Victor Hugo, je suis fascinée par cet écrivain et par ses combats. Aussi, j’ai été passionnée par ce roman qui retrace une partie de sa vie et évoque la genèse de son chef-d’œuvre : Les Misérables. Dans Léonie B., nous croisons un gamin, nommé Gavroche, le Baron Thénard ; nous devinons la naissance de Jean Valjean et découvrons une femme éprise de liberté et de justice : Léonie. Le récit est romancé, cependant, pour retranscrire les pensées de Victor Hugo, Sébastien Spitzer a « plongé au plus profond de ses textes » (p. 329). J’ai ressenti l’essence du poète, j’ai été sensible à ses peines et j’ai été emportée par ses révoltes et sa soif de justice et d’égalité. J’ai, également, découvert des facettes de l’homme que je n’imaginais pas.

J’ai aimé que l’auteur choisisse l’angle du roman, pour approcher celui de qui nous connaissons tous l’œuvre, sans forcément l’avoir étudiée en profondeur. Quand j’étais petite, j’ai lu une version abrégée des Misérables. Luca Di Fulvio m’avait donné envie de le relire, avec un regard adulte. Il m’avait convaincue que c’était une nécessité ; ce roman me souffle que le moment est venu de me lancer. J’ai été captivée par Léonie B.

Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Albin Michel pour sa confiance.

La fièvre

Ces rêves qu’on piétine

Laisser un commentaire