La vie cachée de Lola, Dany Rousson

La vie cachée de Lola

Dany Rousson

Editions Presses de la Cité

Collection Terres de France

Quatrième de couverture

Angèle découvre tardivement le drame qui anéanti sa mère, Lola, et sa famille, réfugiés espagnols. Ainsi que la relation puissante qui unissait Lola à sa jeune sœur qu’elle a sauvée et, toute sa vie durant, protégée. Un roman juste et bouleversant sur la résilience et les liens du cœur. 

Dans une campagne au parfum de garrigue, Saint-Quentin-la-Poterie, belle cité d’artisans, peut s’enorgueillir d’un riche passé. Angèle, jeune retraitée, y mène une vie douce entre sa passion pour la pâtisserie, ses amies, sa fille et le souvenir chéri de Lola, sa mère décédée. Mais sa tante Lucie la presse de venir la voir à Lyon. Cette pédiatre de renom, solitaire, froide, partageait avec sa cadette une relation exclusive. Elle a des révélations à faire à sa nièce qu’elle ne connaît guère… Angèle va apprendre toute la mémoire effacée de sa mère, les souffrances subies par Lucie et leurs parents comme par d’autres réfugiés espagnols. Pour affronter ce passé qu’elle reçoit de plein fouet, Angèle peut compter sur Calixte, voisin attentif, qui fait renaître en elle un désir amoureux…
Entre résilience et liens du sang, l’extraordinaire pacte d’amour de deux sœurs.

Mon avis

Âgée de soixante ans, Angèle est une jeune retraitée. Elle est divorcée depuis onze ans. Même si elle a perdu confiance en son pouvoir de séduction, elle ne se sent pas seule. Les marches avec ses amies, sa passion pour la pâtisserie, les déjeuners hebdomadaires avec sa fille, les visites du chat du voisinage, qu’elle appelle Monseigneur, remplissent ses journées : elle ne s’ennuie pas. Le plus difficile pour elle est le manque de sa mère, Lola, décédée depuis six ans.

Un soir, Angèle reçoit un appel de Lucie, la sœur de sa mère. Sa tante, qu’elle connaît à peine et qui a toujours manifesté de l’indifférence envers ses neveux, lui demande de venir la voir, à Lyon. Elle lui dit qu’elle doit lui parler. Angèle hésite, elle n’a pas envie de faire les trois heures de route, alors qu’elles ne sont pas vues depuis les obsèques de sa mère. Son frère la convainc de rencontrer Lucie. Le premier contact est difficile, car la jeune retraitée nourrit de la rancœur envers cette tante, pédiatre de renom, qui ne s’est jamais intéressée à sa famille. Son regard change quand elle apprend l’histoire des deux sœurs, Lola et Lucie. Angèle découvre un passé douloureux qu’elle ne soupçonnait pas. La vieille dame de quatre-vingt-cinq ans est incapable de lui raconter elle-même et lui transmet un cahier, dans lequel elle se confie. Elle explique que la famille a fui le régime franquiste et qu’elle a été enfermée dans la prison de Lodève, à son arrivée en France. Lucie avait cinq ans et son aînée huit ans, lorsque l’impensable s’est produit. Toute leur vie, elles ont été très proches. Lola a toujours veillé sur sa cadette.

Angèle prolonge son séjour. Ses émotions vacillent d’un sentiment à l’autre. La lecture du carnet fait couler ses larmes. Elle est confrontée à l’indicible au sujet des épreuves subies par les membres de sa famille, elle pleure aussi de tendresse quand elle devine que Lola a voulu la protéger en ne révélant pas son passé, elle est émue par les liens forts qui unissaient Lucie et Lola (« toi et moi contre le monde entier ») et elle est meurtrie quand elle comprend que sa tante a été brisée. Cependant, son périple lyonnais est aussi rempli de bonheur : celui de se redécouvrir femme, de croire en elle auprès de celui qui fait battre son cœur, mais aussi celui de tisser des liens indestructibles avec celle que sa mère aimait tant. Le récit alterne avec des moments chargés d’émotion et des passages légers et amusants.

J’ai été touchée par l’impact des douleurs de l’enfance sur la vie entière de Lucie. C’est d’une justesse exceptionnelle. Alors qu’elle a tenté de dépasser ses traumatismes, ils se sont rappelés à elle, de manière viscérale. Les personnes qui ont traversé ces épreuves se reconnaîtront en elle. J’ai été touchée par l’empathie de Dany Rousson et par ce choix de montrer que la résilience n’est pas une question de volonté ou de choix. J’ai aussi été émue par la complicité des deux sœurs et particulièrement par l’envie farouche de Lola de protéger Lucie et d’être toujours là pour elle. Nous entendons que c’était une femme formidable et aimante. J’ai, aussi, été secouée par les souffrances des exilés espagnols. L’auteure a choisi un angle peu connu pour décrire leur arrivée en France.

J’ai aimé que, malgré les thèmes dramatiques, ce roman soit rempli de vie et d’espoir. Angèle a une personnalité pétillante et elle est très attachante. Ses copines sont aussi des femmes rayonnantes, à la langue bien pendue. Ensuite, j’ai applaudi le fait qu’elle reprenne confiance en elle et en son pouvoir de séduction. J’ai, également, apprécié la transformation de Lucie et le courage qu’il lui a fallu pour s’ouvrir. Enfin, j’ai été émue par le récit de Lucie, qui comporte des passages poignants. J’ai adoré La vie cachée de Lola.

Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.

8 commentaires

    1. Merci à vous pour ce magnifique roman. J’ai été très émue par votre sensibilité. La découverte de votre plume me donne envie de découvrir les deux autres livres de vous qui sont dans ma pile à lire.💖

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire