Le silence de Justine, Yves Jacob

Le silence de Justine

Yves Jacob

Éditions Calmann-Lévy

Territoires

France Loisirs

J’ai lu Le silence de Justine dans le cadre de Top Lectrice France Loisirs. Merci au Club pour cet envoi. Ce livre est présent dans le nouveau catalogue France Loisirs.

Quatrième de couverture

Par une nuit de novembre 1872, sur les hauteurs de Rouen, Delphin Luce, un garçon de dix ans, et la jeune Justine Boulard sont sauvagement agressés, au retour de l’usine de tissage où ils sont employés. L’enfant périt dans cette attaque qui bouleverse la Normandie.

Lorsqu’elle recouvre la parole, Justine varie dans la description de son agresseur et la police multiplie les arrestations, aiguillonnée par la presse, les rumeurs, les dénonciations. Enfin, à la surprise générale, la jeune fille désigne un proche, père de famille jouissant d’une honorable réputation.

Faut-il la croire ? Confronté à la fragilité des témoignages, à l’ambiguïté des faits, aux silences de Justine qui réveillent les spectres de l’occupation prussienne récente, le juge d’instruction Julien Delavigne doit éclairer de bien sombres mystères. Avant de guider la justice vers un inattendu coupable…

« ENQUÊTE, SUSPENSE, HUMOUR, ÉMOTION ET UNE SUPERBE PLONGÉE DANS ROUEN IL Y A 150 ANS : UNE RÉUSSITE ! »

MICHEL BUSSI

Tout en dénouant les fils d’une authentique énigme judiciaire, Yves Jacob, récompensé notamment par le prix Guillaume-le-Conquérant et le prix du Roman populaire, brosse une passionnante peinture de la Normandie du XIXe siècle, entre ville et campagne, bourgeoisie distinguée et monde ouvrier.

Mon avis

Le silence de Justine relate un fait authentique qui a mis en émoi, la Normandie, et même la France entière, à la fin du XIXe siècle.

Le soir du 22 novembre 1872, un petit garçon et une jeune fille sont agressés, sur le chemin du retour de leur usine. Le petit Delphin Luce, âgé de dix ans périt et Justine Boulard, vingt ans, est dans un état critique. Avant de tomber dans l’inconscience, ses cris attirent d’autres ouvriers. Pendant la première phase de sa convalescence, sa mémoire est défaillante. Même si elle affirme qu’elle reconnaîtrait l’agresseur, ses premières paroles désignent des personnes ayant un alibi vérifié. Ses certitudes varient très souvent. Jusqu’au jour où elle accuse formellement Neveu, un contremaître qui rentrait, habituellement, avec eux.

A partir d’événements et de personnages réels, Yves Jacob a imaginé la vie et la personnalité des protagonistes. Aussi, le livre est une alternance de faits historiques et de fiction ainsi que de suspense et de description de la vie quotidienne, au XIXe siècle. Il dépeint le difficile travail à l’usine. Delphin y travaillait alors qu’il n’avait que dix ans. Il exprime la solidarité des villageois envers Justine. L’auteur a inventé la vie des acteurs du drame, que ce soient les victimes, les enquêteurs, les témoins ou les accusés. Cet aspect romanesque rend le récit passionnant et vivant.

L’enquête est fondée sur les témoignages et, alors que les moyens de communication n’existent pas, les rumeurs et fausses informations circulent, sans retenue, et sont ce qui constitue le dossier. Pour la justice, il s’agit de décider de la vie d’un homme, sur la base d’opinions. La plaidoirie très convaincante de l’avocat de la défense le démontre. Neveu risque la peine de mort…

Les ressentis des divers personnages alternent et nous nous apercevons que notre perception est différente, selon celui à qui nous nous identifions. Successivement, nous sommes assimilés aux victimes, au procureur, au juge et à l’accusé. Cela met en exergue la responsabilité des jurés qui doivent décider du destin d’un homme, avec pour seul critère, leur intime conviction. Neveu, est-il coupable ou non ? Doit-il être condamné à mort ?

Ce roman établit également que la guerre de 1870 contre les Prussiens a laissé des stigmates et que la plaie, très vive, est un élément important de cette affaire criminelle.

Conclusion

J’ai énormément aimé Le silence de Justine. À partir d’un fait réel, l’auteur a montré les dessous d’un procès, lorsque les techniques modernes d’investigation n’existaient pas et que seuls les témoignages dirigeaient l’enquête. En romançant cette histoire authentique, il dépeint la vie dans les campagnes normandes, dans les années 1870.

Couverture France Loisirs

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