Sans plus retenir, Raphaël Watbled

Sans plus retenir

Raphaël Watbled

Éditions Favre

Quatrième de couverture

Mon avis

L’impact. L’impact sur le sol et l’impact émotionnel. Lorsqu’il était petit, Raphaël a été témoin d’un drame. Une petite fille est tombée d’un balcon, devant ses yeux. Les hurlements des parents, l’arrivée des secours, l’hélicoptère, la chute, tout est inscrit dans sa mémoire et jamais aucun mot ne sera posé sur cette tragédie. Le petit garçon a grandi sans jamais exprimer la détresse et le choc qu’il a ressentis. L’impact : celui qui a détruit une vie et celui qui a marqué une existence.

Lorsqu’il apprend que Christophe, son ami d’enfance, est atteint d’un cancer métastatique, il revit tous les deuils qui l’ont touché. Ses pensées alternent entre les douleurs passées et le malheur imminent.

Ce texte est un récit de vie. C’est l’histoire vraie de l’auteur qui tente de mettre des mots sur sa façon de vivre les séparations, afin de libérer l’enfant à qui on n’a pas offert d’écoute lorsqu’il a vécu un traumatisme. Je suis d’accord avec Raphaël Watbled sur le fait qu’il faut mettre des mots sur les douleurs. Cependant, je ne pense pas que ce livre puisse me faire vivre les deuils de façon différente, je ne le vois pas comme un livre qui peut être utile à tous ceux qui vivent mal les séparations, les deuils et les ruptures, comme écrit sur la quatrième de couverture. Pour moi, son essence n’est pas celle-ci.

Ce texte parle de la mort, mais surtout de la vision que l’auteur en a : celle des autres et la sienne quand le moment sera venu. De nombreux passages ont résonné en moi. L’auteur met des mots sur certaines de mes peurs et blessures et sur nombre de mes angoisses. Les images sont d’une grande profondeur, la plume est poétique et cela crée une mélancolie lors de la lecture. J’ai été bouleversée par les souffrances de Raphaël. Cela renvoie aux nôtres. Même si l’origine de nos chagrins est différente, la douleur est universelle et individuelle à la fois. Nous souffrons tous face à la mort, mais chaque deuil est unique.

Sans plus retenir est le travail de libération de l’enfant intérieur, c’est l’acceptation d’une impuissance, une prise de conscience pour Raphaël : il n’aurait rien pu faire. Les mots sont bouleversants. Un impact dans le cœur.

Je remercie sincèrement Lauriane de l’agence Gilles Paris et les Éditions Favre pour ce service presse.

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