La hache, Alain Gerber

La hache
Alain Gerber
Éditions Ramsay

Quatrième de couverture

Un sous-lieutenant français se trouve affecté avec trois autres soldats dans la zone occupée par l’armée d’un pays imaginaire qui pourrait être situé en Europe de l’Est, sans doute de confession orthodoxe, car ll y a un pope au village. II est logé dans une ferme où habitent un fermier, sa femme et sa fille adolescente. Un crime de guerre a eu lieu dans cette région, mais on ignore quels en sont les coupables.
L’officier passe son séjour entre l’ennui de cet exil, dans un lieu peu hospitalier, avec les autochtones dont il ne parle pas la langue et les soldats placés sous ses ordres avec lesquels il n’a rien de commun. Il imagine qu’un jeu de séduction s’instaure avec la jeune fille, bien vite interrompu par le père qui pour couper son bois manie une hache au fer étincelant. Peu à peu se révèle la vérité sur ce qui s’est passé dans ce village, avec la découverte d’un charnier.
Connue toujours chez Ahtin Gerber, l’intrigue a moins d’importance que la psychologie extrêmement subtile des personnages, la narration jouant sur les non-dits, les ellipses, les silences. Rien n’est clairement révélé, tout est suggéré, laissant au lecteur le soin de combler les vides du récit. Tout cela servi par un style inimitable, que porte une écriture belle et limpide.

Mon avis

L’histoire se déroule dans un pays imaginaire, qui semble être situé en Europe de l’Est. Quatre soldats français, occupent un village, plus particulièrement une ferme. Ils ne doivent pas frayer avec la population. Un crime de guerre a eu lieu mais on ne sait pas ce qu’il s’est passé.

Ce roman transcrit les pensées de l’officier de l’armée vainqueure et celles du fermier. Tout les oppose, en apparence, mais leurs manières d’analyser les faits montrent que ce n’est pas si vrai. La situation et la barrière de la langue ne leur permettent pas de le savoir. Tous les deux sont en attente. Le Français attend les ordres pour creuser et révéler les crimes commis. L’autochtone spécule sur le secret qui lie tout le village.

Le sous-lieutenant est un personnage qui m’a mise mal à l’aise. Au départ, j’ai écouté ses doléances et je me suis aperçue que cet homme était intolérant et paranoïaque. J’ai pensé que la narration était intéressante. L’auteur, sous couvert d’une fausse empathie avec cet homme, m’a fait le détester petit à petit.

Malheureusement, je ne suis pas entrée dans cette histoire. J’ai attendu des réponses que je n’ai pas eues. Il faut préciser que ce n’est pas le propos de ce livre. Son objectif n’est pas de dévoiler une affaire, mais de révéler la psychologie des personnages. Nous entrons vraiment dans leur mode de pensée. C’est réussi, mais dans ce cas, cela n’a pas fonctionné sur moi. C’est au lecteur de tirer les conclusions, l’important n’est pas dans l’issue. En ce qui me concerne, j’ai ressenti une grande frustration, il m’a manqué un aboutissement. Je ressors avec la sensation de ne pas avoir compris le livre.

Ce qui est surprenant, c’est que ce que j’avais aimé dans Souvenirs d’une invisible, du même auteur, est ce qui m’a perdue, cette fois. Dans le livre précédent, j’avais aimé que l’histoire soit suggérée et qu’une partie soit laissée libre. Peut-être est-ce le thème qui m’a moins interpellée ? Je pense que cela doit vient aussi de l’attachement aux personnages. Pour ceux de La hache, je n’en ai pas ressenti.

Conclusion

Je pense que c’est un roman qui séduira les amateurs de classique. L’écriture est très recherchée et les portraits psychologiques sont très poussés. Je regrette de ne pas l’avoir apprécié à sa juste valeur.

Je remercie sincèrement Christophe des Éditions Ramsay pour ce service presse.

Un commentaire

Laisser un commentaire