L’Espagnol, Bernard Clavel

L’Espagnol

Bernard Clavel

Editions Albin Michel

Quatrième de couverture

Le républicain espagnol qui arrive, en ce printemps 1939, dans une ferme du vignoble jurassien, a tout perdu en raison d’une guerre qu’il fuit. Le destin n’épargne pas la famille qui l’embauche. Le fils est sur la ligne Maginot, le père, brûlé par l’alcool, va mourir. Seul homme valide sur la propriété, Pablo se charge de tout ce petit monde : une patronne dure à la peine, une gamine simple d’esprit, un vieux journalier qui lui enseigne le métier et un cheval de travail, la Noire. En marge du conflit qui embrase le monde, Pablo entame une œuvre de paix : cultiver la vigne et prendre sous son aile cette famille.


Ainsi, en s’attachant au rôle tenu, dans ses premières années de formation, par Jacinto Perez, l’Espagnol, le vrai, Bernard Clavel entame-t-il, avec son quatrième roman, ce parcours qui transfigurera toute son œuvre, toute sa vie et qui se résume en une phrase : « C’est un immigré, réfugié de la guerre d’Espagne, qui va m’apprendre à aimer ma terre. »


Roman emblématique de l’œuvre de Bernard Clavel, L’Espagnol, qui donna naissance à un des chefs-d’œuvre de la télévision française, est enfin réédité.

Printemps 1939. Pablo et Enrique ont fui la guerre d’Espagne, dans laquelle ils ont tout perdu. Ils se présentent à une ferme jurassienne dans laquelle ils sont attendus pour exploiter le vignoble. Très vite, leurs nouveaux patrons repèrent que le premier est courageux à l’ouvrage, alors que le second évite les tâches. Après quelques jours, ce dernier déclare qu’il part, qu’il veut s’engager pour aller à la guerre, celle qui s’annonce en France. Pablo, lui, préfère rester. Le travail de la terre l’aide à fuir ses pensées ; Marianna, sacrifiée sur l’autel de la dictature.

Rapidement, Pablo se rend indispensable. Et c’est tout naturellement qu’il prend en charge la famille quand il devient le seul homme valide de la maison. Le patron est mourant et le fils est sur le front. Il épaule la patronne, ne ménage pas ses efforts, il tente de communiquer avec la fille de celle-ci, atteinte d’un handicap et que personne, excepté son père, n’a pris la peine de comprendre, et il apprend de Clopineau, un vieux journalier. Malgré l’approche des Allemands, le jeune homme œuvre pour protéger les biens de sa patronne. Il s’investit corps et âme dans la propriété, il lui semble avoir trouvé un foyer et une passion : la terre. La vigne le rattache à la vie, alors qu’il n’avait plus d’espoir. Mais la guerre lance un appel…

Dans la première partie, nous ressentons l’amour de Bernard Clavel pour le terroir et le monde agricole. Les descriptions sont magnifiques et poétiques. Elles sont emplies de passion, de respect et de reconnaissance envers les cadeaux de la nature à ceux qui en prennent soin. L’auteur rend, également, hommage, à ces derniers. Il décrit leurs difficultés, leurs joies et leur connaissance du milieu qu’ils exploitent. Ils observent le ciel, le sol et leur environnement, avec lesquels ils vivent en harmonie et au rythme des éléments. Malheureusement pour Pablo, dans la dernière partie, la guerre l’appelle, lui qui ne supporte pas de vivre avec ses souvenirs de la précédente. Les descriptions de ses tourments et de ses peurs sont éblouissantes de sincérité et de véracité.

L’Espagnol est une fresque magnifique de la vie dans les campagnes. Je lui reconnais des qualités immenses, hélas, elles ne correspondent pas à ce que je recherchais. Quand j’étais au collège, j’avais étudié Malataverne de Bernard Clavel et je n’avais pas du tout aimé. Trente ans après, j’avais envie de savoir si ce sentiment était lié à la plume ou à l’étude de l’œuvre. Malheureusement, même si je perçois la force des descriptions, elles sont trop riches pour moi, ce qui amoindrit mon exaltation. J’ai, cependant, passé un bon roman avec ce roman, superbement écrit, mais cela confirme que les livres de l’auteur ne sont pas pour moi.

Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Albin Michel pour ce service presse.

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