
Le bruit de l’eau sur les galets
Amélie Baumann
Éditions Calmann-Lévy
Quatrième de couverture
La Mamie de Camille était aussi discrète que Manée était éclatante. Elle ne vivait pas dans un château, n’avait pas de bureau, ne menait pas son monde à la baguette, loin s’en faut, et ne traitait personne de bougre d’andouille. Il semblait difficile de trouver deux personnalités plus opposées. Pourtant elles étaient là, toutes les deux, côte à côte sur la vieille photo. Une petite brune chétive, les yeux cernés et l’air inquiet, et une grande blonde souriante.
C’est avec cette photo, une bague cabossée, un vieux dessin et de nombreuses questions que Camille, 36 ans, prend la route pour accomplir les dernières volontés de sa grand-mère adorée. Cette dernière a laissé un testament pour le moins énigmatique et une lettre demandant à sa famille de retrouver une certaine Renée Marin, dite Manée.
Direction le Pays basque, où Camille découvre la fameuse Manée et son caractère bien trempé. Camille veut des réponses à ses questions, Manée veut prendre la tangente. Ainsi débute un voyage improvisé vers Étretat et le passé, avec deux passagères clandestines : Simone, la meilleure amie de Manée, et Sophie, son arrière-petite-fille de 10 ans.
Plongeant dans les souvenirs de Manée enracinés dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale, une merveilleuse histoire d’amitié se dessine, mais aussi les secrets de deux femmes prêtes à tout pour protéger leurs enfants.
Un roman lumineux porté par un quatuor drôle et touchant qu’on n’a pas envie de quitter.
Mon avis
La mamie de Camille est décédée, un mois plus tôt, sans raconter son histoire. Avec son testament, elle a laissé une lettre dans laquelle elle demande à ses proches de retrouver Renée Marin, la seule personne qui pourra leur expliquer son silence. Elle a, également, joint un dessin, une bague et une photo. A côté d’Odette, brune et chétive, pose une grande blonde souriante.
« J’ai trouvé la bonne personne, Mamie. » (p. 30) Lorsque Camille pénètre dans la propriété de Renée, son élan est stoppé par une querelle. La vieille dame se dispute avec son fils : il veut la placer dans une maison de retraite ; elle le traite de bougre d’andouille. Tous deux prennent la jeune femme pour une journaliste. Elle doit partir sans réponses, mais elle s’y refuse. Elle bénéficie alors de l’aide de Sophie, âgée de dix ans, l’arrière-petite-fille de Renée. Elle parvient, enfin, à approcher celle que tous appellent Manée. Quand elle prononce le nom de sa grand-mère, son interlocutrice tressaille.
Toutes deux concluent alors un accord, mais c’est Manée qui en impose les termes. Cette dernière désire entreprendre un voyage sans impliquer sa famille. Si Camille l’emmène, elle répondra à ses questions, mais quand elle le souhaitera. C’est elle qui choisira le rythme et le contenu de ses confidences et elles devront rester secrètes. La jeune femme est forcée d’accepter.
Le périple débute à quatre : Simone, la meilleure amie de Manée, et Sophie sont, elles aussi, dans la voiture. Quatre personnalités différentes cohabitent, avec chacune un objectif différent. Seul celui de Camille est connu. L’une lance un appel à l’aide, l’autre a un vœu à réaliser et la dernière veille sur la deuxième. Ce sont trois générations qui entament un road-trip, rempli de péripéties. Il faut composer avec le caractère bien trempé de Manée et le manque de préparation de l’expédition, mais aussi avec le tsunami des émotions. Le passé est dévoilé avec précaution, prudence et douleur. Le récit est entrecoupé de pauses salvatrices, car des drames jalonnent l’histoire. Pourtant, malgré les tragédies relatées, la lumière est toujours proche. Elle est présente dans des mains tendues, des actes fous, des décisions irraisonnées, mais nécessaires. La tendresse s’invite, elle aussi, régulièrement : dans les yeux et l’amour d’une mère, dans les gestes d’une amie, dans le souvenir d’un homme, etc. Le bruit de l’eau sur les galets est un condensé de délicatesse, de peines, de secrets, de larmes, de rires et de sensibilité. J’ai adoré.
Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse dédicacé.
Il a l’air touchant ce roman 🙂 Merci pour ton avis.
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Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si chargé d’émotion.😘
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