Mon expérience de jurée du Prix Jean Anglade

Le Prix Jean Anglade est né en 2019, à l’initiative de Clarisse Enaudeau, éditrice de la collection Terres de France des Éditions Presses de la Cité. Ce prix récompense un primo-romancier dont l’œuvre incarne les valeurs d’humanisme et d’universalité, chères à Jean Anglade.

Voici une photo des lauréats :

En 2023, le Prix Jean Anglade a été décerné à la Maison aux chiens de Caroline Hussar. C’est une histoire empreinte d’émotion, dans laquelle la pudeur des sentiments cache une très grande humanité.

J’ai, moi-même, intégré le Jury, lors de la deuxième édition, en 2020. J’avais été contactée par Clarisse Enaudeau, qui avait relevé la bienveillance qui imprégnait mes chroniques. J’avais été émue et flattée par sa proposition. Je lui avais dit alors que j’adorerais faire partie de l’aventure, mais qu’hélas, en raison d’un handicap, je devais refuser. En effet, chaque année, les jurés se réussissent pour débattre et choisir le lauréat. Clarisse avait eu ces mots que je n’ai jamais oubliés. Elle m’avait dit que des raisons physiques ne devaient pas me priver d’une aventure qui m’attirait, que la technologie pouvait permettre des aménagements. Aussi, chaque année, je participe aux délibérations, par visio-conférence, allongée chez moi.

A chaque session, cinq manuscrits sont envoyés aux membres du jury. Nous ne connaissons pas les thématiques, seul le titre est indiqué. Habituellement, quand je choisis une lecture, j’analyse attentivement la quatrième de couverture et je lis, fréquemment, les avis. Aussi, la découverte des romans des finalistes ressemble à un saut dans le vide. Je les lis sans attente, excepté celle d’être transportée et celle de retrouver l’essence des valeurs du prix. Mon ordre de lecture comporte une grande part de hasard, même si quelques critères l’orientent. A certains moments, je préfère commencer par un texte aéré, à d’autres, je vais saisir un mot qui va influencer mon choix ou encore le titre. Cette étape est ma manière de m’immerger dans la nouvelle édition.

Je garde toujours en tête l’importance de ma mission et l’honneur qui m’est fait. Je pense aux auteurs qui espèrent que leur bébé soit sélectionné. J’ai, pourtant, remarqué qu’au fil des années, je deviens plus exigeante. Cette expérience m’a transformée et a affirmé mes goûts. Cependant, ma façon de sélectionner le titre que j’ai envie de défendre n’a pas changé. J’ai constaté que j’étais une affective et les émotions ressenties sont un critère déterminant pour moi, si une histoire m’a, particulièrement touchée. Parfois, c’est une plume qui m’envoûte.

Les échanges avec les autres jurés sont souvent source de surprise pour moi. La pluralité des avis me ravit. Certains rejoignent le mien quand d’autres sont à l’opposé. Certains membres ont relevé des éléments qui ne m’ont pas interpellée, ont aimé des détails qui m’ont gênée ou n’ont pas apprécié des éléments qui m’ont séduite. Les délibérations me rappellent la diversité des lecteurs. Je suis, particulièrement, sensible au respect qui émane des discussions. Les retours de lecture de chacun sont écoutés et entendus. Les séances reflètent les valeurs défendues par le Prix et incarnées par Jean Anglade.

Je remercie sincèrement Clarisse de m’avoir offert cette chance de participer à cette aventure humaine et littéraire. 

Voici mes posts sur les lauréats des éditions précédentes :

Les miracles de l’Ourcq (2019)

Nous sommes les chardons (2020)

Rouquine (2021)

La Petite (2022)

11 commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s