L’orageuse, Jessica L. Nelson

L’orageuse

Jessica L. Nelson

Editions Albin Michel

Quatrième de couverture

« Si jamais la lutte devient grandiose et sanglante, je veux m’y mêler, je veux réunir toutes les femmes, toutes les mères, toutes ces sœurs en douleur et en misère, et leur faire comprendre ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, ce qu’il faut exiger… pour qu’elles ne soient pas éternellement des machines à plaisir et à reproduction de l’espèce. » Louise Colet
    
Elle est belle, rebelle, brillante. A de multiples amants. Parmi eux : Musset, Flaubert, Vigny. Ses amis s’appellent Hugo, Mme Récamier, Leconte de Lisle. 
En ce siècle de grands bouleversements, elle ne cesse de défendre la cause des femmes et de la République. Mais surtout, écrit une œuvre novatrice : poèmes, essais, pièces de théâtre, romans… Couronnée par plusieurs prix de l’académie française, elle se distingue par son originalité et invente un style. Son nom : Louise Colet.


Dans ce roman flamboyant, Jessica L. Nelson fait mieux que de réhabiliter une femme en avance sur son temps : elle nous invite à relire une auteure de premier plan que l’histoire littéraire du XIXe siècle, victime du patriarcat et du parisianisme, a sciemment voulu oublier.

Mon avis

Louise Colet : ce nom m’était inconnu. Elle était une grande poétesse, elle a obtenu plusieurs prix de l’Académie Française, pourtant l’Histoire n’a retenu que sa beauté éblouissante, son caractère affirmé, ses relations intimes avec Victor Cousin, Alfred Musset, Alfred de Vigny et son grand amour pour Gustave Flaubert. Avec ce dernier, elle a vécu des moments exaltants et des périodes de doutes et de souffrances. A cette époque, contrairement à elle, il était un inconnu. Il était torturé par l’écriture de Madame Bovary.

Cependant, les amants de Louise Colet ne sont qu’une part de son existence. Celle qui a fui le domaine familial pour épouser l’homme qu’elle a choisi (Hippolyte Colet), a été révélée par Fleurs du Midi, un recueil poétique. Ses écrits étaient estimés par son ami, Victor Hugo. Elle a publié des romans, des essais, des récits, etc.

J’ai beaucoup hésité avant de solliciter ce livre en service presse. En effet, je lis très peu de biographies. Néanmoins, la quatrième de couverture m’attirait, d’autant plus qu’elle indique qu’il s’agit d’un roman. Immédiatement, j’ai su que j’allais l’adorer. En effet, même s’il dépeint la vie d’une personnalité réelle, il est imprégné, dès les premières pages, d’un souffle romanesque ardent, effervescent, passionné et fascinant, comme l’était la personnalité de Louise Colet. Féminine et féministe, Républicaine et anticléricale, elle suscitait autant l’admiration que la critique.

« Si jamais la lutte devient grandiose et sanglante, je veux m’y mêler, je veux réunir toutes les femmes, toutes les mères, toutes ces sœurs en douleur et en misère, et leur faire comprendre ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, ce qu’il faut exiger… pour qu’elles ne soient pas éternellement des machines à plaisir et à reproduction de l’espèce. » Louise Colet

Elle était flamboyante, elle défendait ses convictions avec impétuosité et exaltation ; elle était orageuse, elle m’a éblouie. Elle était audacieuse, comme Chateaubriand a pu le constater. Elle l’a attendu devant chez lui, elle lui a demandé de préfacer ses Fleurs du Midi. Il lui a écrit une lettre de refus et c’est ce courrier qui préface son recueil. Elle était tempétueuse. Elle était avant-gardiste. Elle se battait pour que les femmes puissent exister en tant que telles et être créatrices, c’est la raison pour laquelle a refusé de prendre un pseudonyme masculin.

A travers le portrait de cette femme fougueuse et brillante, l’auteure dépeint, également, le contexte historique et politique. Le XIXe a été marqué par plusieurs révolutions qui transpirent dans les écrits de Louise Colet. Le travail de documentation de Jessica L. Nelson semble avoir été phénoménal, car elle retranscrit parfaitement l’atmosphère, les enjeux, les luttes, les codes et les lieux de l’époque. Des extraits de correspondance sont insérés, ce qui renforce cette sensation d’immersion. L’orageuse est un vibrant hommage à une femme, avide de liberté, oubliée par l’Histoire. J’ai eu un coup de cœur pour ce roman.

Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Albin Michel pour ce service presse.

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