Oscar Wagner a disparu, Jean-Christophe Portes

Oscar Wagner a disparu

Jean-Christophe Portes

Éditions Hugo Thriller

Quatrième de couverture

Une chasse à l’homme sous l’occupation.


Paris, 1942. Lorsque Mo les-Yeux-Bleus, truand notoire et proxénète, patron d’une des boîtes de nuit les plus réputées de Pigalle, rencontre par hasard Oscar Wagner, il n’a d’autre choix que de le tuer.

Mais cette disparition semble inquiéter beaucoup de monde, dont les voyous de la Gestapo française. Il apparaît rapidement que Wagner était au centre d’un jeu complexe entre services secrets allemands, Gestapo et même Intelligence Service. Il s’apprêtait à dévoiler un secret qui pourrait changer le cours de la guerre ! 


Quel est ce secret ? Et qui est vraiment Lizzie Van der Jagt, la mystérieuse secrétaire de feu Wagner ? Bientôt, Mo le tueur devient la proie d’une terrible chasse à l’homme en pleine Occupation.

Mon avis

Avril 1942. Oscar Wagner a disparu. Lizzie, sa secrétaire, en est certaine, mais elle ne peut révéler ses doutes. Elle est forcée de conserver son attitude candide : sa couverture en dépend. Elle ne doit pas être démasquée. Elle a peur d’être arrêtée, d’être torturée. Elle ne peut pas s’enfuir, elle passerait pour une lâche, auprès de son chef : Kenneth. Oscar Wagner devait lui révéler un secret explosif qui aurait pu changer le cours de la guerre. Mais il s’est envolé avant de transmettre les documents. Lizzie panique. Elle a été forcée d’endurer la lubricité de cet Allemand qu’elle hait et, au moment crucial, il est introuvable. A-t-il dénoncé leur accord ?

Mo les-Yeux-Bleus est un voyou connu du monde de la nuit, de la prostitution et de l’univers des truands. C’est la deuxième fois qu’il croise l’homme qu’il vient de tuer. Il n’avait pas le choix. Un an auparavant, son adversaire s’appelait Steyer. Il fouille le défunt et étudie la carte d’identité au nom d’Oscar Wagner. Elle est estampillée de l’aigle allemand et de la croix gammée. Dans sa poche, des cartes de visite indiquent qu’il était le directeur d’une société de transports. Mo doit cacher le corps. 

La disparition d’Oscar Wagner ne passe pas inaperçue. Lizzie n’est pas la seule à s’inquiéter des conséquences. Les autorités allemandes, la Gestapo, la Résistance, les collaborateurs : tous le recherchent. Tous s’interrogent sur ce qu’il a pu dire ou faire.

Jean-Christophe Portes nous emmène dans la France occupée, dans laquelle un mot ou une attitude pouvaient vous conduire à la torture, pendant que certains s’enrichissaient ou savouraient leurs privilèges. La frontière était parfois mince entre la survie et le profit. L’auteur le démontre à la perfection : il m’a fallu du temps pour avoir une opinion sur chacun des personnages. Il montre que les apparences et les actes différaient. Par précaution ou par malveillance…

J’ai été captivée par l’intrigue. Mo et Lizzie évoluent dans des univers opposés, pourtant leurs destins se rejoignent. Méfiance et intérêt mènent la danse. Quel est le rôle de chacun ? Ils ne le savent pas et composent avec ce qu’ils perçoivent. Nous pénétrons à l’intérieur de la Gestapo, dans les salles d’interrogatoire, dans l’organisation de la Résistance et dans les secrets de l’Histoire. L’auteur évoque la possible existence de terribles sacrifices imposés par la SOE (l’outil de renseignement et de sabotage), créée en 1940 par Churchill. Il décrit, également, le scandale des bureaux d’achat, qui ont affamé les Français.

Ce roman est extrêmement documenté. Des personnages de fiction sont mêlés à ceux qui ont réellement existé, les faits réels s’intègrent dans ceux créés par l’auteur. J’ai, énormément, apprécié le dernier chapitre qui confronte la réalité à l’imaginaire, qui explique les éléments surprenants de l’histoire et qui contextualise les faits.

J’ai adoré ce suspense historique dans lequel le courage côtoie l’horreur et dans lequel l’émotion entoure la distance préservatrice. Ce livre est empreint d’une grande richesse historique. Il m’a fait beaucoup réfléchir sur les sacrifices en temps de guerre, sur les choix cornéliens et sur les secrets de l’Histoire. Il est aussi un magnifique devoir de mémoire. Enfin, j’ai été passionnée par les mystères au sujet d’Oscar Wagner, de Lizzie et de Mo.

Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Hugo Thriller pour cette masse critique.

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