Portrait de la mort donnant le sein, Brice Tarvel

Portrait de la mort donnant le sein

Brice Tarvel

Éditions Zinédi

Quatrième de couverture

La paisible île de Ré abrite au milieu des marais salants une sinistre clinique de cobayes humains vendus par leurs familles. Lors d’un jour hivernal, Corentin et Kléber réussissent à s’évader de cet enfer. Témoins vivants, les enfants représentent un danger pour les pratiques criminelles du docteur Malaquin qui envoie ses tueurs à leur poursuite.

Mon avis

Cela fait quatorze jours que Corentin est enfermé dans la clinique des Robiniers. Depuis deux semaines, il pose des questions aux infirmières et n’obtient pas de réponses. Il les interroge sur l’utilité des pilules qu’on le force à avaler. Il se questionne sur les symptômes qu’il ressent, depuis son hospitalisation, et qui n’existaient pas avant. Il sait qu’il n’a pas besoin de traitement, qu’il est en bonne santé. Trois semaines plus tôt, il a surpris une conversation entre sa mère et « le Type » avec qui elle vit. Corentin est utilisé pour des essais cliniques clandestins. Il a été vendu comme cobaye.

Il décide de s’enfuir. Il propose à un autre enfant, Kléber, de le suivre. La cavale de l’enfer débute. Mais comment survivre lorsque l’on n’a pas l’âge d’être seuls dehors ? Comment ne pas attirer l’attention ? A qui se fier quand on devine que personne ne nous croira ? Les deux petits sont forcés de se fier à leur instinct et à leur débrouillardise. Corentin est le cerveau et Kléber, les muscles.

Le récit alterne entre le périple des « évadés » et celui de la mère de Corentin. Nous assistons à la transformation de celle-ci. Les brumes de l’alcool qui la maintenaient en vie jusqu’à maintenant s’évaporent. Son cœur de mère s’éveille. Après avoir confié son fils au diable, elle tente de l’aider à fuir l’enfer. Les sbires de la clinique sont en chasse… 

J’ai été touchée par le mélange de courage et de candeur de Corentin. Très malin pour son âge, il ne peut, cependant, éviter les pièges dans lesquels même les adultes tombent. C’est un gamin réactif, intrépide, téméraire et déterminé. Il est partagé entre sa conscience de la noirceur de l’âme humaine (malgré son jeune âge, il l’a déjà côtoyée) et son espérance en l’autre. Il navigue entre confiance et méfiance. Poussé par l’espoir, il croit à ses possibilités d’échapper à son destin.

Le rythme est dynamique. Le suspense et l’évolution des sentiments suivent une courbe parallèle. J’ai observé, avec incrédulité et espérance, la prise de conscience maternelle. J’ai été fascinée par la louve qui s’est révélée. La fin a été un choc pour moi. Le décalage entre l’action et les mots prononcés m’a assommée. Il est volontaire de la part de l’auteur… et je n’étais pas prête.

J’ai, énormément, aimé ce roman trépidant, dans lequel l’innocence des enfants se heurte à la cruauté des adultes.

Je remercie sincèrement Fabienne des Éditions Zinédi pour ce service presse.

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